Levée de boucliers contre un projet d’Hydro-Québec sur le point de «saccager» un terrain à Montréal
Agence QMI
Le controversé projet de construction d’un poste électrique d’Hydro-Québec dans le Quartier latin, à Montréal, continue de soulever les critiques.
Une coalition citoyenne récemment formée organise une manifestation qui aura lieu le 10 mai pour dénoncer l’emplacement de la future infrastructure, soit à côté de la Grande Bibliothèque.
Une pétition rassemblant des centaines de signatures, dont celles de plusieurs membres influents du milieu culturel, circule actuellement.

Dans une lettre rendue publique le mois dernier, le président-directeur général d’Hydro-Québec, Michael Sabia, a reconnu que le manque d’acceptabilité sociale du projet.
«Hydro-Québec réévalue ses options et poursuit ses analyses pour concevoir un projet optimal pour le Quartier latin», clame-t-il.
La société d’État argumente toutefois que la demande d’électricité va être appelée à croître au cours des prochaines années, que le poste actuel dans le secteur devrait atteindre sa pleine capacité d’ici moins de cinq ans et que le nouvel édifice doit être installé à moins de 500 mètres de l’ancien pour assurer son bon fonctionnement.

Les opposants au projet demeurent néanmoins dubitatifs face à ces arguments et réclament des documents, des études ainsi qu’une intervention du ministre de la Culture, Mathieu Lacombe.
«Premièrement, [on demande] que ça ne se passe pas là, parce que ça n’a pas de bon sens. Deuxièmement, c’est d’avoir des consultations, pas seulement sur un site, mais sur l’ensemble des sites étudiés. On veut avoir les documents», a déclaré Manon Massé, députée de Ste-Marie-St-Jacques.

«On dit à Mathieu Lacombe: "Ne signe pas ce décret-là. Il n’y a pas d’acceptabilité sociale pour ce terrain"», a ajouté la députée de Québec solidaire.
«On est prêt à laisser défigurer ce terrain-là. L’édifice en question, il sera plus gros que BAnQ, que la Grande Bibliothèque. Alors, c’est ça le projet. Un poste de 315 000 volts, ça demande un terrain et demi de football américain. La Ville, les oppositions et BAnQ sont prêtes à laisser faire ce saccage. C’est vraiment une honte», a pour sa part affirmé l’opposant au projet Pierre MacDuff.

Dans une déclaration écrite transmise à TVA Nouvelles, le cabinet du ministre Lacombe affirme être «bien au fait des préoccupations exprimées par le milieu», soulignant que celles-ci sont légitimes.
L’équipe du ministre de la Culture soutient avoir demandé à Hydro-Québec d’améliorer le projet prévu sur le terrain de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ).
«Nous les laissons actuellement travailler et ils nous présenteront ensuite leur projet final. Mais dans tous les cas, mes attentes sont claires: le milieu culturel doit en sortir gagnant», affirme le ministre Lacombe.

Pour sa part, la BAnQ évoque également la légitimité des préoccupations exprimées quant à ce projet.
«BAnQ n’a pas choisi ce projet. Toutefois, nous avons décidé d’en aborder la contrainte avec la volonté d’en retirer le plus de retombées positives pour BAnQ et pour les citoyens et citoyennes du quartier. Dans ce contexte, nos relations tissées serrées avec les partenaires du secteur nous permettront d’agir ensemble au mieux pour son avenir», a écrit la responsable des relations avec les médias chez BAnQ, Claire-Hélène Lengellé, dans une déclaration transmise à TVA Nouvelles.

L’organisation entend continuer à collaborer avec Hydro-Québec pour «aider à réaliser le meilleur projet qui soit au bénéfice de la collectivité».
Pour voir les explications complètes, visionnez la vidéo ci-haut.
- Avec les informations d’Andy St-André