Lettres envoyées aux patients: «Irresponsable», tonne Legault

Patrick Bellerose
François Legault a vivement dénoncé, jeudi, l’envoi de lettres pour aviser les patients qu’ils pourraient perdre l’accès à leur médecin.
Hier, la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec a appuyé cette initiative de plusieurs cliniques visant à faire reculer le gouvernement Legault dans sa réforme la rémunération des médecins.
Si ce ne sont pas les médecins qui le font, qui alors le fera?», demandait la FMOQ sur sa page Facebook.

Dans son infolettre, la fédération syndicale propose même de fournir «un modèle de lettre «à adresser à votre député».
Par exemple, La Clinique Fort Chambly a écrit que la priorisation des patients selon un code de couleurs «signifie que votre accès à votre médecin de famille pourrait être compromis si nous sommes contraints de prioriser d’autres patients qui nous seraient assignés».
«C’est très grave, ce que fait le syndicat des médecins de famille. C’est irresponsable», estime le premier ministre François Legault.
Il accuse les cliniques de propager «des faussetés».
François Legault fait valoir que le projet de loi 106 prévoit que les patients actuels demeureront inscrits auprès de leur médecin actuel.
Toutefois, dans le nouveau système, ils ne verront plus nécessairement celui-ci à chaque visite. Puisque la réforme prévoit une prise en charge par un milieu de pratique, ils pourraient être référés à une super-infirmière, un pharmacien ou tout autre professionnel approprié.
Dans un court commentaire, le ministre de Santé Christian Dubé s’est réjoui de voir le Collège des médecins ouvrir une enquête sur l’envoi de lettres aux patients.
«Il s'est dit beaucoup de choses au cours des derniers jours. Mais comme on le dit depuis le début, ce qui est important, c'est l'intérêt des patients. Je pense qu'hier le Collège a fait la bonne», a-t-il déclaré.
Réforme contestée
Avec son sa réforme, Québec souhaite lier 25% de la rémunération des médecins à l’atteinte d’objectifs de performance par l’ensemble de son milieu de soins (clinique, GMF, CLSC, etc.)
Par exemple, les omnipraticiens devraient rendre disponibles 18 millions de rendez-vous par année ou réaliser un certain pourcentage de consultations dans un délai d’au plus trois jours.
Les spécialistes, eux, seraient obligés d’effectuer 99% des opérations chirurgicales dans un délai d’au plus 12 mois après la requête.
La proposition a provoqué une levée de boucliers des fédérations syndicales, mais aussi de la part du Collège des médecins, selon qui cette approche axée sur le volume pourrait être dangereuse pour le patient.
Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?
Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.