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L'article provient de TVA Sports
Sports

L’espoir d’un CH meilleur

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Photo portrait de Jean-Charles Lajoie

Jean-Charles Lajoie

2023-11-08T23:44:36Z
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De tous temps, l’espoir a été fédérateur. 

L’espoir d’un peuple à s’autodéterminer...

L’espoir d’un père et d’une mère de trouver un job suffisant à offrir une vie paisible et une bonne éducation à leurs enfants.

L’espoir d’un monde sain, propre et sans guerre.

L’espoir berce et endort les tourmentés qui affrontent difficilement et non sans heurts le quotidien d’une société de plus en plus «déflaboxée».

Le sport n’échappe pas aux bienfaits de l’espoir. L’espoir est toutefois (trop) souvent l’ingrédient miracle de la recette des vendeurs du temple.

Ce tout petit mot au dos très, très large...

L’espoir habite le partisan du Canadien au quotidien depuis très longtemps.

Ce n’est même plus un secret, on discute du CH sur fond d’espoir partout.

Dans les médias, on se gargarise et on se gorge d’espoir. Les «fans» parlent invariablement du Canadien au bureau, dans le métro, à la machine à café et chaque fois la discussion se tient sur fond d’espoir.

«Moi j’ai espoir que Caufield va en scorer 50.»

«Moi j’ai espoir que la défensive du CH va être la meilleure de toute la LNH d’ici trois ou quatre ans.»

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«Moi j’ai espoir que Lane Hutson va être meilleur que Cale Makar.»

«Moi j’ai espoir que, pis que, pis que, pis que encore...»

La grande force du mot «espoir», c’est que sa signification est non limitative. Avec ce mot, on peut rêver plus haut que les étoiles.

S’endormir millionnaire et heureux, avant de se réveiller triste de «pitcher» les clés de la maison au banquier.

Un rêve engourdi

Analogie exagérée ici, j’en conviens... Je ne dis pas que le partisan du Canadien croit aux licornes, pas plus que je ne prétends que le CH fera faillite de son grand plan.

D’un côté, je m’émerveille devant le rêve bien engourdi d’une majorité de partisans de voir le CH que nous avons sous les yeux maturer et se déployer au point, avec quelques ajouts souhaitables, de finalement gagner la 25ème coupe Stanley de son histoire.

Mais d’un autre côté, je ne peux ignorer que les statistiques de Nick Suzuki ne sont pas celles d’un Crosby, d’un Toews ou d’un Kopitar des années Stanley des Penguins, des Hawks ou des Kings.

Que Matheson n’a rien de Letang, Keith ou Doughty de la même époque.

Photo Martin Chevalier
Photo Martin Chevalier

Que le CH compte sur une horde de jeunes joueurs certainement prometteurs, mais envers qui on ne peut prétendre l’atteinte de quelque terre promise que ce soit.

Car espoir et garantie ne sont pas de pair. Ces deux mots ne vont pas nécessairement ensemble. Ils ne sont à tout le moins certainement pas liés quoi qu’il advienne. Les metteurs en scène ont le devoir de les assembler, de les rassembler, de les faire se ressembler.

L’espoir incarné par ce jeune et fringant CH des huit premiers matchs de l’année donnait raison à tous les «baristas» du café instantané et des lendemains de veille de hockey.

Certains, dont je suis, ont même osé apporter «séries éliminatoires» dans la discussion... 

Oh! Sacrilège! Alors que même les hauts dirigeants ne veulent pas en entendre parler, pas même en rêver...

Mais je ne m’en veux pas. Moi aussi, je trouve que le monde est fou, qu’il est triste et sinistre. Alors moi aussi, j’ai besoin du Canadien comme de mon refuge d’un projet collectif gagnant, d’une ivresse dans laquelle victoire vient rimer et s’arrimer avec espoir.

Philosophiquement je terminerais ce billet par des classiques usés au point d’en donner la nausée : «ça va bien aller» pis «on lâche pas».

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