L’espoir de jours meilleurs


Marie-France Bornais
Auteure de nombreux best-sellers vendus à plus de trois millions d’exemplaires, la Française Agnès Martin-Lugand a séduit les lecteurs avec Les gens heureux lisent et boivent du café et J’ai toujours cette musique dans la tête, entre autres. Cette année, elle revient avec La Datcha, une merveilleuse histoire se déroulant dans un hôtel provençal. Avec une grande délicatesse, elle y aborde des sujets qui lui sont chers : l’amour, l’amitié, les secrets, le deuil, la résilience et la beauté du quotidien.
Agnès Martin-Lugand, avec ce nouvel opus, propose un hymne glorieux à la vie, à l’amour, à la fête. C’est un roman des beaux jours et Dieu sait qu’on en a tous besoin en ce moment. À travers les personnages qui vivent et transitent par La Datcha, elle parle aussi d’espoir, à ce qu’on attend, à ce qu’on espère.
La Datcha raconte l’histoire d’Hermine, une jeune femme cabossée par la vie, qui se retrouve à travailler pour un hôtel dans le sud de la France. Elle mettra fin à une vie d’errance pour trouver ses repères auprès de gens au grand cœur et à l’esprit ouvert.
Au cours des périodes de confinement qui ont touché la France, Agnès Martin-Lugand a pris le temps de réfléchir au sujet de son prochain roman. « Tout de suite, j’ai su que je ne voulais pas écrire sur la COVID. Tout, sauf ça. Je ne voulais pas écrire le roman du confinement. Je ne voulais pas écrire avec des personnages masqués qui doivent faire des tests PCR. Ça ne m’intéressait pas », partage-t-elle, en entrevue.
Un refuge
Quand elle est arrivée à la fin du premier confinement, en mai 2020, l’idée de La Datcha était apparue. « J’avais envie d’une bouffée d’oxygène ! » Elle s’est servi du deuxième confinement, à l’automne 2020, pour l’écrire.
« J’étais lancée. Et ce qui se passait dans le roman La Datcha, c’était l’inverse de ce qu’on vivait. Ça a été un peu mon refuge. Par le roman, j’étais dans un monde où les gens mangent ensemble, les gens se touchent, les gens se prennent dans les bras, les gens s’embrassent. Les gens vivent, en fait. Du coup, j’étais hyper bien ! »
La Datcha est un roman d’espoir et de résilience, des thèmes familiers dans ses romans. Tout le côté charnel, les rapports humains, la vraie vie : elle écrit sur ce dont on a besoin. « Je n’en avais pas forcément conscience. Mais parfois, pendant l’écriture, je réalisais que ça a existé, des gens qui dansent ensemble. C’était la vie, avant. J’avais vraiment envie de ça et je suis convaincue qu’on va y revenir un jour ou l’autre. Je reste pleine d’espoir. »
Un lieu attirant
Agnès Martin-Lugand savait qu’elle allait écrire un roman qui se passait dans un hôtel. « Les personnages se sont ensuite imposés à moi. J’avais envie de travailler sur la notion de la maison, du chez-soi. » Le lieu devient le personnage principal du roman.
« Hermine raconte son histoire, mais pour moi, c’est l’histoire d’un lieu, à travers l’histoire d’une famille et du regard du personnage principal, Hermine. Je voulais parler du pouvoir d’un lieu. Cette maison, cet hôtel, en y réfléchissant, je me suis dit que c’était presque une figure de mère. La mère bienveillante, qui répare, qui cicatrise. »
Il y a des vieilles pierres qui ont des histoires. « Hermine, quand elle arrive à la Datcha, elle est très impressionnée et en même temps, elle est attirée par un lien inexplicable. Au-delà d’Hermine, ce lieu concerne tous les personnages du roman. Il a ce pouvoir d’attraction et s’il n’y avait pas eu la Datcha, il n’y aurait pas eu la construction de cette famille, de cette manière. »
- Agnès Martin-Lugand est l’auteure de huit autres romans tous salués par le public et la critique.
- On lui doit Les gens heureux lisent et boivent du café, Entre mes mains le bonheur se faufile, La vie est facile, ne t’inquiète pas, Désolée, je suis attendue, J’ai toujours cette musique dans la tête, À la lumière du petit matin, Une évidence et Nos résiliences.
- Ses romans sont traduits dans 35 pays.
- Elle habite à Saint-Malo.
EXTRAIT

« L’homme venait de me déposer dans un décor de rêve, dont je n’aurais même pas soupçonné l’existence. L’hôtel en lui-même était imposant, majestueux ; les pierres, les grands volets, les immenses platanes tout autour de la cour, la fontaine couverte de mousse qui lui conférait un aspect féérique. Je ne tiendrais pas deux jours, je n’étais pas à ma place. Devais-je fuir immédiatement, retrouver ma vie d’errance dont je connaissais les codes, où je savais comment survivre, ou bien rester et tenter ma chance dans ce monde inconnu, étranger, mais qui exerçait sur moi une attraction aussi soudaine qu’incontrôlable ? »