Les zecs du Bas-Saint-Laurent veulent protéger l’orignal femelle


Julien Cabana
Dans leurs revendications, les zecs du Bas-Saint-Laurent ont obtenu un appui de taille, celui du député de Matane-Matapédia, Pascal Bérubé.
Dans un communiqué qu’il nous a fait parvenir, ce dernier mentionne qu’il exprime son soutien aux revendications des zones d’exploitation contrôlée ainsi qu’aux 150 entreprises et partenaires locaux « qui demandent la protection de l’orignal sans bois dans la zone 2 (Bas-Saint-Laurent), pour une année supplémentaire. Cette demande a deux objectifs principaux, assurer la protection de la ressource et garantir une meilleure prévisibilité des activités de chasse ».
Les zecs concernées ont demandé une chasse sélective et non permissive de l’orignal, afin de protéger les femelles de l’espèce et de prévenir son déclin dans le Bas-Saint-Laurent. Selon le député, cette demande est soutenue par une grande majorité de chasseurs, de nombreuses entreprises locales et de nombreux partenaires, qui voient dans cette mesure une nécessité pour la préservation de la biodiversité et la pérennité des activités économiques.
Mauvaise lecture de la situation
À la suite de la présentation de cette demande au ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs, la réponse des autorités a été très claire : elle est refusée.
Cela signifie donc que la saison prochaine, il sera possible de récolter les veaux, les femelles et les mâles. Selon le député, « cette réponse arrive dans un contexte où la chasse illégale est en augmentation et les tensions associées sont de plus en plus palpables. Le ministre envoie le signal que la ressource est disponible ».
Pour le député, c’est une mauvaise lecture de la situation, qui n’est pas sans risque. Se référant aux reportages du Journal, il rappelle qu’en décembre dernier les agents de protection de la faune et la Sépaq avaient uni leur voix à la sienne et à celle de nombreux acteurs de la chasse, pour dénoncer l’arrivée de chasseurs mohawks au Bas-Saint-Laurent, « pratiquant la chasse de nuit avec des lumières aveuglantes et des véhicules. Cette pratique est pourtant interdite au Québec ».
Revers pour sa région
Selon Pascal Bérubé, cette décision du gouvernement est un autre revers pour le Bas-Saint-Laurent.
« Cette décision du gouvernement caquiste risque d’aggraver les problèmes de braconnage et de mettre une pression supplémentaire sur les populations d’orignaux, déjà fragilisées par des précipitations de neige abondante durant l’hiver et les activités forestières reliées à la récolte du chablis. La région a présenté une demande raisonnable et qui fait consensus, soit de prolonger d’un an la mesure de protection, afin d’attendre l’entrée en vigueur du nouveau régime de gestion de la ressource. Il présentera sûrement de meilleurs outils de contrôle une fois en vigueur. Les explications du ministre me laissent perplexe et soulève la question suivante, cette décision sert les intérêts de qui exactement ? »
Il mentionne aussi que cette décision prouve le manque de leadership politique de la part du ministre régional, dans ce dossier.
Pour lui, il n’y a qu’un moyen pour ramener la situation à la normale.
« J’appelle à une réévaluation urgente de cette décision. Il est impératif de protéger notre faune et de soutenir les efforts des zecs et des partenaires, pour assurer un avenir durable de la chasse dans notre région. »