Les Ukrainiens devraient avoir le dernier mot sur le sort qui les attend, dit Trudeau


Raphaël Pirro
Alors que les États-Unis de Donald Trump et la Russie de Vladimir Poutine s’entendent pour négocier un dénouement à la guerre en Ukraine, le Canada soutient toujours que les Ukrainiens doivent avoir le dernier mot sur leur sort.
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«On a toujours été très, très clair. La position canadienne, c’est que c’est l’Ukraine qui va décider quel serait acceptable de résultat de négociation, comme plan de paix», a déclaré Justin Trudeau, en déplacement à Bruxelles, mercredi.
«Nous on est là pour appuyer l’Ukraine dans leur souveraineté, dans la défense de la démocratie. Je comprends que les gens peuvent avoir toutes sortes de différentes perspectives et opinions, mais pour nous, c’est la décision que prendront les Ukrainiens qui est nécessaire», a-t-il ajouté.
Le premier ministre a prononcé ces mots en avant-midi, heure de l’Est, avant que les détails de la discussion de 90 minutes entre Donald Trump et Vladimir Poutine ne soient dévoilés par M. Trump lui-même dans une longue publication sur son réseau social «Truth».
Le président américain a signalé que les États-Unis et la Russie entameraient bientôt des négociations sur ce front, sans toutefois détailler quel serait le rôle réservé à l’Ukraine. Les deux dirigeants se même sont entendus pour se rencontrer en personne en Arabie saoudite.
M. Trump s’est aussi entretenu avec le président Volodymyr Zelensky après sa conservation avec M. Poutine. Moins de détails ont filtré aux médias, mais un proche de M. Zelensky a simplement qualifié l’appel de «bonne conversation».
En prenant cette position, Justin Trudeau se range avec le consensus des alliés de l’OTAN.
Les États-Unis, de leur côté, ont brisé les rangs avec leurs alliés traditionnels en menant ces négociations sans implication de l’Europe.
Dans une intervention au quartier général de l’OTAN, le secrétaire de la Défense des États-Unis a déclaré que l’Ukraine ne pourrait retrouver ses frontières d’avant 2014, l’année de l’annexion de la Crimée par la Russie qui a suivi la révolution de l’Euromaidan.
Jusqu'à présent, la position de l'OTAN et de l'Ukraine était que l'agression russe ne pouvait permettre à la Russie d'élargir ses frontières en empiétant sur le territoire ukrainien.