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L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

Les «Twitter Files»: le pétard mouillé d’Elon Musk

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Marie-Anne Audet

2022-12-08T21:24:58Z
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Le tsunami promis par Elon Musk avec le partage des «Twitter Files», une série de révélations «prouvant la suppression de la liberté d’expression par le réseau social», s’est finalement transformé en éclaboussure pour le clan Biden.

• À lire aussi: Révélations de Musk: la mauvaise gestion de crise du président américain

En effet, selon MSNBC, les «informations explosives» rapportées par l’auteur Matt Taibbi et partagées par le propriétaire de Twitter n’ont pas réussi à apporter de preuves supplémentaires concernant la pression exercée par les démocrates pour censurer l’histoire du New York Post portant sur les courriels piratés de Hunter Biden, le fils du président américain. 

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Cette série de publications reprend plutôt plusieurs informations qui étaient déjà connues depuis un bon moment en illustrant le débat interne qui a eu lieu au sein des équipes de modération de Twitter. 

Le Washington Post rapporte que ces tweets montrent que la décision de limiter la portée de l’article du New York Post vient du réseau social et non du clan démocrate.

On a même appris que Ro Khanna, un élu démocrate, a demandé à Twitter de diffuser la nouvelle, malgré les conséquences qu’elle pourrait avoir sur son parti.

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Par ailleurs, l’ancien PDG de Twitter, Jack Dorsey, s’était déjà exprimé sur la polémique au Sénat américain en 2020 en affirmant que les mesures prises par le réseau social pour limiter la diffusion de l’enquête étaient «une erreur». 

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L'équipe de campagne de Joe Biden serait intervenue auprès des dirigeants de Twitter afin de demander le retrait de clichés d'Hunter Biden où on le voyait complètement nu. Des demandes de ce genre ont également été formulées par des républicains par le passé.

Une pente glissante

Cette enquête du New York Post a commencé chez un réparateur informatique du Delaware qui aurait récupéré l’ordinateur du fils de Joe Biden.

L’homme aurait découvert des documents compromettants qui prouveraient l’implication d’Hunter Biden dans une affaire de fraude fiscale. Des images pornographiques impliquant le fils du président et des vidéos le montrant prendre de la drogue auraient aussi été trouvées.

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La plupart des grands médias américains ont traité cette affaire avec beaucoup de méfiance. En effet, le New York Times a rapporté que des pirates informatiques engagés par Moscou tentaient de diviser les électeurs américains en partageant des informations trompeuses sur le clan Biden lors de l’élection de 2020.

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Notons toutefois que le New York Times a depuis confirmé certaines informations du tabloïd conservateur. Hunter Biden aurait effectivement plusieurs problèmes fiscaux qui sont scrutés par la justice américaine.

Twitter, accusé avec Facebook d’avoir propagé les fausses nouvelles concoctées par la Russie en 2016, aurait donc agi par excès de prudence en limitant la diffusion de l’histoire du New York Post.

Décevant

Les «Twitter Files» ont reçu un accueil mitigé aux États-Unis. Si le mot-clic #TWITTERGATE faisait partie des tendances au pays de l’Oncle Sam, certains analystes conservateurs sont restés sur leur faim.

«Nous avons vu plusieurs informations utiles, a expliqué à Fox News Miranda Devine, une chroniqueuse au New York Post. Ce n’était toutefois pas la bombe que nous attendions». Cette dernière a affirmé, sans preuve, qu’Elon Musk a «retenu du matériel».

«Jusqu’à présent, je suis profondément déçu, a commenté de son côté Sebastian Gorka, un membre de l’équipe de Donald Trump. Nous savons que les démocrates de DC sont de connivence avec ceux de Palo Atlo (une entreprise américaine spécialisée en cybersécurité).»

D’anciens employés de Twitter y voient aussi un règlement de compte de la part d’Elon Musk à l’endroit de l’ancienne administration.

Les noms et les adresses courriel de plusieurs membres du personnel apparaissent dans les captures d’écran partagées dans le cadre des «Twitter Files». Plusieurs d’entre eux auraient commencé à recevoir des menaces.

«Nous sommes furieux, a confié un ancien employé au Washington Post. C’est odieux qu’ils divulguent des noms publiquement. Ça peut tuer quelqu’un.»

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