Les Tesla de plus en plus délaissées au Québec: le mouvement anti-Musk est bien réel

Le vent de contestation entourant Elon Musk souffle encore très fort au Québec alors que des dizaines de Tesla cherchent désespérément un acheteur dans les encans.

«Les gens n’en veulent plus. L’effet Elon Musk est bien réel au Québec», indique Éric Piuze, propriétaire d’un concessionnaire de véhicules d’occasion sur la Rive-Sud de Montréal.

Le Journal l’a constaté lors de son passage dans une enchère de véhicules d’occasion dans l’ouest de Montréal. Sur la quinzaine de véhicules électriques qui ont été mis à l’enchère durant la journée de mardi, on retrouvait une douzaine de Tesla en excellente condition.

Il était frappant de constater le manque d’intérêt des 500 représentants des concessionnaires, dont 200 en ligne, lorsqu’un véhicule de la compagnie d’Elon Musk défilait devant eux. On peut même parler d’une certaine indifférence comparée à des véhicules d’autres manufacturiers.

Lorsque l’encanteur se mettait à énumérer les caractéristiques d’une Tesla, les concessionnaires ne se lançaient pas dans une lutte sans merci pour obtenir la plus haute mise. Après quelques centaines de dollars de surenchère, c’était terminé.

On a notamment vu deux Tesla 2023, avec 35 000 km au compteur, être vendues pour un prix avoisinant les 46 000$.

Ce cas n’est pas unique au Québec. Plusieurs autres encans ont le même type d’offre.

Un pas de recul

Si les concessionnaires hésitent avant de se lancer dans une enchère pour une Tesla, c’est principalement parce qu’ils craignent de ne pas être en mesure de la vendre dans un délai raisonnable.

«C’est un risque que ça arrive», explique l’encanteur Mathieu Boisvert à ce propos.

La demande pour ce produit est à son plus bas niveau depuis son arrivée sur le marché.

Un autre facteur à ne pas négliger est le prix demandé par le propriétaire. Plusieurs de ceux à qui nous avons parlé sont frileux à cause de la dévaluation marquée de ces véhicules au cours des derniers mois.

• Regardez aussi ce podcast vidéo tiré de l'émission d’Isabelle Maréchal, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

Si un concessionnaire n’est pas en mesure de vendre sa Tesla à l’enchère, il peut se ressayer la semaine suivante.

Il peut aussi la retirer de l’encan et tenter de la vendre lui-même dans ses réseaux sociaux ou sur le web.

Des défauts de paiements

En plus de l’effet anti-Musk, certains concessionnaires ont constaté que certaines Tesla se retrouvaient sur le marché parce que leurs propriétaires n’étaient plus capables d’assumer leurs paiements. À l’encan de mardi dernier, on en a vu quatre dans le lot qui étaient des reprises de possession bancaire.

«Les gens ont payé très cher pour des Tesla, précise Éric Piuze. Durant la pandémie, on a vu plusieurs personnes réhypothéquer leurs maisons pour s’acheter une Tesla. C’est fini ce temps-là.»