Révolution COVID: les spectacles diffusés sur le web sont là pour rester


Dominique Scali
Des concerts hybrides tenus devant public tout en étant filmés, des youtubeurs qui partagent leur musique en direct, les musiciens d’un orchestre qui répètent ensemble depuis leur salon ; nous continuerons sans doute de voir ce genre de prestations artistiques à l’avenir, croit Danick Trottier, professeur de musicologie à l’UQAM.
Beaucoup d’organisations qui hésitaient auparavant sont entrées dans le bal du numérique, comme l’Orchestre symphonique de Montréal, le Théâtre du Nouveau Monde et plusieurs festivals, énumère-t-il.«C’était la première fois que ma chum en Arizona pouvait voir mon show en direct», relate Mireille Camier, du Conseil québécois du théâtre (CQT).Dans certains cas, le numérique permet aussi une nouvelle interactivité avec le public. Mme Camier donne l’exemple d’une pièce de théâtre qui a été présentée sur Zoom devant une classe de secondaire de Sherbrooke. «Les jeunes ont beaucoup plus participé que si ça avait été devant la classe. Les créateurs ont adoré.»Reste qu’il est coûteux d’embaucher une équipe de cinéma en plus des coûts de la production, nuance Rachel Morse, coprésidente du CQT.
Pour plusieurs créateurs, le numérique a été «taxant».De plus, «les acteurs se sont ennuyés de leur public», abonde Mireille Camier. Car jouer devant une caméra, ce n’est pas tout à fait comme le faire devant 100 personnes.Ces nouvelles opportunités comportent aussi un risque, rappelle Danick Trottier. Dorénavant, le mélomane a le choix entre aller à l’opéra à Montréal... ou regarder une captation à haut budget du Philharmonique de Berlin depuis son divan.