Les signalements à la DPJ en hausse de 5% en 2024-2025
Les problèmes de santé mentale sont omniprésents


Diane Tremblay
Les directeurs de la DPJ ont dressé le bilan provincial jeudi de la dernière année. Les résultats sont préoccupants: 141 622 signalements traités pour 105 675 enfants, soit une hausse de 5%. Parmi les facteurs émergents se trouvent les problèmes de santé mentale.
«Peu importe que ce soit dans les signalements que l’on retient ou non (...), bien évidemment, la santé mentale est prédominante et est très présente dans la société en général et cela se retrouve aussi en protection de la jeunesse», a affirmé Caroline Brown, directrice de la DPJ Chaudière-Appalaches.
«Quand les gens ne le reconnaissent pas [qu’ils ont un problème] et qu'ils n’ont pas de service, c’est sûr que la situation peut se dégrader, surtout, effectivement, lorsqu’ils ont des enfants», a-t-elle ajouté.
Sans commenter de manière précise le cas de la mère de la fillette de LaSalle qui fait face à une accusation d’abandon, alors que d’autres chefs pourraient s’ajouter, la DPJ a tenu à souligner l’importance de la mobilisation pour la retrouver vivante.
«On a tellement poussé un soupir de soulagement. On était tellement heureux. Comme toute la société, on a retenu notre souffle à savoir, après trois jours, qu’est-ce qu’on va trouver? Puis, on a trouvé une petite fille vivante. On a trouvé une petite fille qui a été sauvée parce que la communauté et la société se sont mobilisées», a déclaré Lesley Hill, directrice nationale de la DPJ qui souhaite que cet appel à la solidarité fasse écho et incite à prendre collectivement soin de nos enfants.

Selon elle, la protection des enfants ne doit pas être «une affaire de loi d’exception et de tribunaux, mais une affaire de société où chaque citoyen a une responsabilité auprès de ses plus petits concitoyens qui méritent tout notre respect et notre attention.»
Signalements en hausse
L’année 2024-2025 a été marquée par une augmentation du nombre de signalements traités. En tout, 6686 signalements de plus que l’année passée ont été traités, ce qui représente une hausse de 5%.
Bien que les enfants qui font l’objet d’un signalement soient toujours plus nombreux depuis cinq ans, le nombre de ceux pour qui le signalement a été retenu pour évaluation a diminué durant cette même période pour se chiffrer à 41 490.
«Les enfants dont nous sommes les plus inquiets sont les plus petits», a souligné Marie-Josée Audette, directrice de la protection de la jeunesse chez CISSS de la Montérégie-Est.

La moitié des enfants pris en charge par la DPJ en 2024-2025 ont été victimes de négligence ou sérieusement à risque de négligence (conditions d’hygiènes manquantes, logement inadéquat, malnutrition, etc.). Le quart des enfants est pris en charge en raison de mauvais traitements psychologiques ou d’exposition à la violence conjugale -un nouveau motif de compromission depuis avril 2023.
Les conditions socioéconomiques qui sont «très difficiles» pour les familles sont aussi une source de préoccupation.
«La précarité financière des familles, la pénurie de logements adéquats, l’état psychologique des parents et des enfants sont autant d’éléments sur lesquels il faut agir», a dit Mme Audette.
«La DPJ ne peut à elle seule assurer la réponse à tous les besoins», a-t-elle ajouté.
Statistiques 2024-2025
Capitale-Nationale
- 10 822 signalements traités (augmentation de 4,9%);
- Nombre de signalements retenus: 3382 (diminution de 10,5%)
Chaudière-Appalaches
- 7859 signalements traités (augmentation de 2,8%)
- Nombre de signalements retenus: 2937 (augmentation de 2,3 %)
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