Les Sénateurs débarquent à Québec cette semaine: Jacques Martin de retour dans un marché «plus chaleureux» que celui de Montréal


Kevin Dubé
Jacques Martin aura 73 ans le 1er octobre. Il en avait 42 lorsqu’en 1995, il a appris qu’il devait déménager à Denver au Colorado puisque les Nordiques, pour qui il agissait à titre d’entraîneur associé à Marc Crawford, avaient été vendus. C’est donc la tête pleine de souvenirs qu’il débarquera à Québec, en fin de semaine, en compagnie des Sénateurs d’Ottawa.
Martin, qui agit à titre de conseiller spécial au personnel d’entraîneurs des Sens, débarquera avec toute l’organisation qui tiendra six jours de son camp d’entraînement dans la Vieille Capitale, à quelques semaines à peine du début de la saison régulière.
L’homme de hockey assure avoir toujours été un adepte de ces voyages en marché neutre durant les camps d’entraînement. Lors de son passage avec le Canadien, il avait notamment amené son équipe en retraite fermée au Teen Ranch de Caledon en Ontario, lors du camp de 2009, puis dans Charlevoix, à La Malbaie plus précisément, l’année suivante.
Évidemment, Québec a beaucoup changé depuis l’époque où il y a travaillé. L’amphithéâtre y est bien différent, évidemment, et la ville vibre au rythme des succès des Remparts de Québec, du Rouge et Or de l’Université Laval et des Capitales de Québec, plutôt que des Nordiques.
Mais, n’empêche, c’est avec une pointe de nostalgie qu’il vivra la prochaine semaine.
«Ce qui me revient en mémoire d’abord et avant tout, c’est la qualité des joueurs qu’on avait avec les Nordiques. Le noyau était fantastique. Il y aura toujours un goût amer pour les gens de Québec d’avoir vu ce groupe gagner la coupe Stanley l’année suivante, avec l’Avalanche», mentionne celui qui était derrière le banc de l’équipe pour cette conquête, en 1996.
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«Un marché chaleureux»
Après les Nordiques, Martin a œuvré au Colorado, puis avec les Sénateurs d’Ottawa et les Panthers de la Floride avant d’accepter le poste d’entraîneur-chef du Canadien de Montréal, en 2009.
Bien que près de 15 ans aient séparé son passage avec les Nordiques et celui avec le Canadien, il a été à même de constater la différence entre les deux marchés.
«À Québec, c’était plus chaleureux. C’est un marché plus petit, mais la passion existait pour leur équipe. C’est tellement une belle région. J’ai demeuré à Sainte-Foy lors de mes trois premières années, puis à Lac-Beauport lors de la dernière et chaque fois que je sortais de chez moi, les gens me reconnaissaient et voulaient me parler de hockey.»
Ici pour charmer les gens de Québec?
Ce n’est pas un secret pour personne, puisque le propriétaire des Sénateurs Michael Andlauer l’a lui-même mentionné à quelques reprises: l’organisation veut se rapprocher de sa base de partisans francophones et espère séduire les amateurs de hockey de Québec qui sont incapables de se ranger derrière le Canadien depuis le départ des Nordiques, il y a 30 ans.
«J’ai eu la chance de diriger les Sénateurs pendant neuf ans et je connais l’importance du marché francophone, assure Jacques Martin. On espère s’étendre et agrandir notre bassin de partisans en laissant une belle impression aux amateurs de Québec. Québec-Ottawa, ça se fait bien. Ce qu’on espère, c’est que les gens vont non seulement nous regarder à la télévision, mais aussi venir visiter la capitale nationale et qu’ils ajoutent un match ou deux à leurs plans de voyage.»
Bientôt la retraite?
Par ailleurs, comme on le disait d’entrée de jeu, Martin aura 73 ans dans un peu moins d’une semaine.
Il a fait ses débuts dans la LNH en 1986, avec les Blues de St-Louis. Juste pour vous donner une idée, en 1986, le père de Brady Tkachuk, le légendaire Keith Tkachuk, n’avait que 14 ans.
Mais malgré les années qui s’empilent, Martin donne tout son sens à l’expression qui dit que l’âge n’est qu’un chiffre.
«J’ai encore la passion pour le hockey, lance-t-il d’emblée. Je suis très reconnaissant que les Sénateurs m’aient donné une deuxième chance et permis de revenir même si j’avais pris ma retraite. J’ai eu l’opportunité de travailler dans les médias, à TVA Sports, mais ce n’est pas la même chose que de faire partie d’une organisation et d’être impliqué. Ça me donne aussi l’occasion de voir Daniel Alfredsson, que j’ai dirigé pendant plusieurs années, grandir dans son nouveau rôle d’entraîneur. Nous avons un groupe fantastique.»