Elle économise plus de 50$ sur une facture de 145$: les secrets d’une pro des bonis pour économiser à l'épicerie


Louis-Philippe Messier
À Montréal, le journaliste Louis-Philippe Messier se déplace surtout à la course, son bureau dans son sac à dos, à l’affût de sujets et de gens fascinants. Il parle à tout le monde et s’intéresse à tous les milieux dans cette chronique urbaine.
Les factures d’épicerie de cette femme qui «n'achète rien au prix courant» sont comme des trophées. On a envie de les faire encadrer tellement elles regorgent de rabais et de points bonis. Je l'ai accompagnée dans des supermarchés du centre-ville pour connaitre ses secrets.
Caroline Tremblay, une mère de famille de Rosemère de 45 ans, est une spécialiste des bonis. Elle s’est déplacée dans la métropole à notre demande pour qu’on puisse comprendre sa recette.
Elle signe des textes sur l’art de maximiser ses points à l’épicerie pour le site Milesopedia avec les bannières Moi (Métro et Super C), Scène+ (IGA et Tradition et Rachelle-Béry) et Optimum (Provigo et Maxi).
Près des étalages de légumes chez Métro Avenue du Parc où je lui ai donné rendez-vous, la pro des bonis me montre deux belles factures qu’elle a en main.
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«Celle-là est pas pire: regarde!» s’enthousiasme-t-elle en me tendant une longue facture IGA... très spectaculaire en effet.
Tous les produits listés y ont été achetés au rabais et selon des combinaisons pour rapporter beaucoup de points Scène+.
Le total: 92,78$. Ça lui aurait coûté 145,74$ si elle n’avait pas accumulé pour 52,96$ de rabais, en plus d’engranger 1900 points Scène+ pour une valeur d’environ 19$.

Autre facture intéressante: celle de chez Maxi où le poulet rôti au rabais, en raison des points bonis Optimum, lui est revenu à 8$.

Tout au rabais
Mme Tremblay achète-t-elle parfois des articles au prix courant?
«Ah non! Jamais!» s’exclame-t-elle en grimaçant.
«Ou plutôt le moins possible...» nuance-t-elle.
«Récemment, j’ai dû acheter à la dernière minute du fromage mascarpone pour faire un tiramisu et il n’y avait, hélas, pas de rabais», confesse-t-elle, la mine sombre.
«Je me suis consolée en payant avec des points accumulés», soupire-t-elle.
Encore les circulaires
«Les Publisacs n’existent plus, mais les bonnes vieilles circulaires avec les rabais demeurent le point de départ de l’épargne en épicerie», m’explique la pro, initialement une adepte du couponnage.
Elle sort son téléphone et ouvre un agrégateur de circulaires (comme Glouton ou Reebee) et l’application du détaillant où nous sommes (Métro).
«La semaine dernière, en achetant pour 50$ et plus de produits québécois ou canadiens, on avait un bonus de 250 points Moi», révèle-t-elle.

«Certains de ces produits m’étaient aussi proposés par l’application Métro avec des points Moi en plus... qui venaient se rajouter aux premiers», ajoute-t-elle.

Comme Mme Tremblay récoltait aussi des points sur le montant total de la facture chez Métro, elle accédait à une troisième couche de points.
«J’ai utilisé une carte de crédit choisie parce qu’elle rajoute des points à l’épicerie... ce qui a rajouté une quatrième couche de points», détaille celle qui compare son art d’économiser au jeu vidéo Tetris où c’est justement payant d’additionner les couches.
Cartes bien choisies
Lorsque Caroline Tremblay ouvre son portefeuille, je remarque une dizaine de cartes de crédit.

«Telle carte rapporte de belles remises en argent sur l’épicerie, une autre sur les dépenses fixes, alors il faut savoir quelle carte utiliser pour quoi», m’explique la productrice de contenu spécialisée qui ne manquera jamais de matière parce que les programmes de récompenses sont en constante mutation et que des cartes de crédit apparaissent ou disparaissent constamment.
Quelle carte recommande-t-elle pour...
IGA ou Tradition ou Rachelle-Béry
American Express Or de la Banque Scotia
«Ça redonne l’équivalent de 6$ par tranche de 100$ dépensés dans un IGA (ou Tradition ou Rachelle-Béry) et ça redonne 5$ par tranche de 100$ dans n’importe quelle autre épicerie», commente-t-elle.
Métro ou Super C
«Ça redonne l’équivalent de 5$ par tranche de 100$ dépensés à l’épicerie et au restaurant.»
Provigo ou Maxi
«Comme Provigo et Maxi n’acceptent pas American Express, c’est une Visa qui est la plus intéressante», explique Mme Tremblay.
Ses conseils pour économiser de l'argent
1) Payer son solde
«Le plus important demeure de toujours acquitter tout son solde de carte de crédit chaque mois, sans quoi aucun programme de récompense ou stratagème de points ne suffira à compenser l’argent perdu en frais d’intérêt», avertit-elle.
2) Éviter le superflu
«La course aux points boni ne doit pas inciter à acheter des articles dont on n’a pas besoin seulement pour les points», met-elle en garde.
3) Dépenser rapidement ses points
«Les points de fidélité ne sont pas un REER, ça ne gagne pas de valeur, voire ça peut en perdre, alors il faut les dépenser dès que possible et ne pas les accumuler comme si c’était de l’épargne», précise-t-elle.
4) Profiter des offres de bienvenue
«Les cartes de crédit ont souvent des offres de bienvenue qui ne durent pas éternellement, alors il ne faut pas hésiter à magasiner une nouvelle carte avec une belle offre de bienvenue pour se faire toujours traiter aux petits oignons», dit-elle en riant.
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