Les républicains émettent des doutes concernant l’avion de 400 M$ donné en cadeau à Trump par le Qatar

Julien McEvoy
Les législateurs républicains ont exprimé mardi leurs préoccupations en matière de sécurité nationale concernant l’avion de 400 M$ que la famille royale du Qatar souhaite offrir aux États-Unis pour qu’ils l’utilisent comme Air Force One.
• À lire aussi: Un Air Force One venu du Qatar?
• À lire aussi: Commande record de 96 milliards $ US du Qatar à Boeing
• À lire aussi: Avion donné à Trump par le Qatar: «C'est l'exemple par excellence d'un pot-de-vin», soutient une experte des relations internationales
Cette rare résistance de certains républicains à un projet soutenu par le président Trump provient des élus qui siègent aux commissions du Congrès qui supervisent l’armée et les agences de renseignement du pays.
Ils ont déclaré que la Maison-Blanche serait soumise à une série de questions concernant la sécurité si le transfert se concrétisait. Ils ont aussi noté que d’enlever les technologies de surveillance dans l’avion serait un processus coûteux et laborieux.
Les élus républicains se demandent si l’avion qatari aurait les capacités nécessaires – comme la possibilité de se ravitailler en carburant en vol – ou s’il comporterait la technologie avancée nécessaire à un centre de commandement aéroporté.
Plusieurs ont suggéré que M. Trump et la Maison-Blanche reconsidèrent leur offre. Le chef de la majorité au Sénat, John Thune, a déclaré mardi qu’il y aurait «beaucoup d’examens minutieux» autour de l’accord, s’il était mis en œuvre.
«Il y a beaucoup de questions qui se posent à ce sujet, et je pense qu’elles susciteront des interrogations très sérieuses», a déclaré l’élu républicain.
• Regardez aussi ce podcast vidéo tiré de l'émission de Mario Dumont, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :
Rares critiques à droite
Les commentaires des républicains sont modérés comparativement à ceux des démocrates, qui ont déclaré que le cadeau soulevait des questions éthiques et constitutionnelles, mais ils représentent l’une des rares dissensions survenues entre M. Trump et les membres de son parti au Congrès.
Le président a également essuyé quelques critiques de la part de commentateurs conservateurs. Ben Shapiro a qualifié l’idée de «bizarre», et l’influenceuse Laura Loomer s’en est prise au Qatar sur les réseaux sociaux en déclarant: «Nous ne pouvons pas accepter un “cadeau” de 400 M$ de la part de djihadistes en costume.»
Les objections formulées par les législateurs du GOP sont dignes d’intérêt, étant donné que M. Trump est actuellement en voyage au Moyen-Orient. Il doit se rendre au Qatar aujourd’hui pour une visite d’État et la dissension au sujet du cadeau menace d’éclipser le voyage.
«Je suis préoccupé par le fait qu’à chaque fois que l’on accepte un cadeau d’un pays étranger – même de ceux que nous considérons comme nos alliés les plus proches –, on se demande si l’avion ne contient pas des dispositifs d’écoute», a déclaré le sénateur républicain Todd Young au Wall Street Journal mardi.
M. Young a déclaré qu’il serait opportun que la commission des forces armées du Sénat ou d’autres groupes du Congrès examinent les potentielles problématiques de sécurité avant que l’avion ne soit mis en service.
Mardi soir, M. Trump a réitéré son désir d’accepter l’avion. Lors d’une interview avec Sean Hannity, animateur de Fox News, il a qualifié cette proposition de cadeau de «beau geste» et a dénigré les critiques en les qualifiant de «stupides».