Les redresseurs financiers pour régler vos dettes: 5 signes qu’il s’agit d’escroquerie financière
Avec l’endettement croissant de la population, des individus peu scrupuleux ont mis sur pied des stratagèmes pour vous aider

Emmanuelle Gril
L’endettement cause de l’insomnie à bien des Québécois. Sans surprise, de présumés conseillers en redressement financier tentent de tirer parti de leur détresse.
Avec l’endettement croissant de la population, des individus peu scrupuleux ont mis sur pied des stratagèmes pour attirer dans leurs filets des personnes aux prises avec leurs créanciers. Solution rapide et trop belle pour être vraie, frais douteux, impossibilité d’avoir une consultation en personne... Voici cinq drapeaux rouges indiquant que vous n’avez pas frappé à la bonne porte pour régler vos dettes.
1. Faire miroiter des solutions trop belles pour être vraies
Les annonces sur les réseaux sociaux se multiplient pour proposer les services de conseillers en redressement financier. «Certains font miroiter un nouveau programme gouvernemental pour régler ses dettes. Mais dans les faits, il n’y a que la proposition de consommateur et la faillite qui font partie de la Loi sur la faillite et l’insolvabilité, et les syndics autorisés en insolvabilité (SAI) sont les seuls professionnels habilités à les offrir», précise André Bolduc, SAI et président de l’Association canadienne des professionnels de l’insolvabilité et de la réorganisation.
2. Faire de la vente sous pression
Des conseillers non réglementés pourraient aussi vous inciter à prendre des décisions hâtives sans prendre le temps d’analyser votre cas dans son ensemble. «Les SAI sont tenus par la loi de faire le tour de votre situation financière et d’examiner les différentes solutions possibles. Parmi celles-ci, on retrouve ultimement la proposition de consommateur et la faillite, mais en premier lieu, la réorganisation budgétaire et la consolidation de dettes», indique André Bolduc.
3. Exiger un paiement initial
Autre signe que vous ne faites pas affaire avec un professionnel réglementé: le conseiller exigera un dépôt avant même de vous avoir rencontré ni fourni le moindre service. Autre indice que quelque chose ne tourne pas rond: on vous proposera de payer ces frais avec votre carte de crédit, ce qui évidemment n’est pas une bonne option si vous êtes déjà très endetté.
4. Facturer des frais inutiles
«Ces conseillers en redressement financier non réglementé peuvent aussi vous facturer des montants inutiles, comme des frais d’acheminement ou des frais administratifs, par exemple en réclamant un paiement pour transmettre votre dossier à un SAI», précise André Bolduc. Or, vous auriez pu contacter directement un SAI sans faire affaire avec cet intermédiaire coûteux.
5. Prétendre qu’ils peuvent négocier avec les créanciers en votre nom
Certains conseillers en redressement financier prétendent qu’ils peuvent négocier avec vos créanciers en votre nom et vous inciteront à cesser de communiquer avec ces derniers.
Attention, car couper les liens avec vos créanciers pourrait entraîner une détérioration de votre situation financière et de votre cote de crédit. «Seuls les SAI sont habilités à négocier avec vos créanciers. D’ailleurs, ceux-ci ne sont pas tenus de transiger avec ce type de conseillers», prévient André Bolduc. Au bout du compte, votre endettement pourrait donc s’accroître au lieu d’être réduit.
- CONSEILS
- Effectuez des recherches et des vérifications avant de faire affaire avec un conseiller. Méfiez-vous de ceux qui n’offrent que des services en ligne, qui n’ont pas de bureaux au Canada ou dont l’adresse semble nébuleuse.
- Sachez que les SAI sont tenus par la loi d’offrir des services en personne si leur client le leur demande, et ce, quelle que soit l’étape de leur dossier.
- Généralement, la première consultation avec un SAI pour examiner votre dossier est sans frais et sans obligation de votre part.
- Les SAI doivent détenir une licence du Bureau du surintendant des faillites (BSF) pour pouvoir exercer. Pour vous assurer que vous faites bel et bien affaire avec l’un d’entre eux ou pour en trouver un dans votre région, consultez le Registre des SAI et des cabinets de SAI du BSF ici.