Écho favorable chez les quincailliers au report des rentes de retraite
Québec propose de repousser l’âge minimal d’admissibilité à 62 ans, voire 65 ans

Martin Jolicoeur
La proposition du gouvernement Legault de reporter de 60 à 62 ans l’âge minimal de perception des rentes de retraite trouve un appui important chez les quincailliers et détaillants de matériaux de construction du Québec.
«Les gens ne se rendent pas compte, mais les travailleurs plus âgés valent de l’or chez nous. Ils connaissent leur métier, ils sont fiables et tu n’as pas besoin de passer constamment en arrière. Lorsqu’ils te disent que le travail est fait, il est fait ; et bien fait à part ça.»
Propriétaire du centre de rénovation Matériaux Direct, associé à TimberMart, à La Pocatière, Maxime Bossinotte ne s’imagine pas devoir se passer de ces travailleurs de plus de soixante ans, souvent boudés des employeurs.
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Aussi, croit-il, le gouvernement devrait tout faire pour encourager ces personnes à demeurer sur le marché du travail, en éliminant toute barrière – fiscale notamment – susceptible de freiner leur envie de continuer de travailler.
«Typiquement, ces travailleurs veulent demeurer actifs tout en consacrant plus de temps à des activités qui les passionnent, comme la chasse ou la motoneige. En s’adaptant, en apprenant à conjuguer avec leur désir par exemple de travailler que deux jours par semaine, ou seulement pendant certaines saisons, ça peut donner des mariages parfaits.»
Cet avis de l’homme d’affaires de La Pocatière, dans le Bas-Saint-Laurent, rejoint celui de l’AQMAT, l’Association québécoise de la quincaillerie et des matériaux de construction.
À contre-courant
Ministre des Finances
Contrairement à la position des syndicats et certaines organisations patronales ces dernières semaines, les quincailliers embrassent globalement la proposition du ministre des Finances, Eric Girard, de modifier les règles du Régime des rentes du Québec (RRQ).
Ce dernier n’envisage pas de modifier l’âge légal de la retraite, actuellement fixé à 65 ans. Toutefois, la CAQ a ouvert la porte à une révision de l’accès progressif à la rente de retraite, à 62 ans, par exemple, afin d’inciter la population à travailler plus longtemps.
«Cette révision arrive à un moment où le déclin de la population active se fait de plus en plus sentir. À l’heure de cette pénurie de main-d’œuvre, on ne peut se permettre de rater le bateau», affirme son PDG, Richard Darveau.
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90 % souffrent
La position de l’AQMAT s’appuie sur les résultats d’une enquête récente menée auprès de ses membres. En outre, 90 % d’entre eux disent souffrir du déclin de la population active, 44 % se montrent favorable à l’idée de hausser l’âge de la retraite (à 62, voire 65 ans), et 97,4 % estiment que la fiscalité doit être revue afin d’inciter les 60 ans et plus à demeurer au travail.
Sur ce dernier point, l’association recommande à Québec d’exempter employeurs et employés de toute cotisation au RRQ, dès lors qu’un travailleur de 60 ans et plus choisirait de demeurer sur le marché du travail.
De son côté, M. Bossinotte croit que Québec devrait éliminer leurs retenues, à tout le moins pour leurs 16 premières heures (deux jours) de travail par semaine. Les revenus supplémentaires ainsi gagnés, croit-il, reviendraient à la société grâce à des dépenses de consommation plus importantes.
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