Les Québécois verront-ils bientôt le retour du grand duel PQ-PLQ?


Josée Legault
Serions-nous à l’aube du retour du grand duel classique entre péquistes et libéraux? Ce serait en effet un des effets possibles de la chute continue de la CAQ dans les intentions de vote.
Un sondage Léger-Le Journal publié mercredi place maintenant la CAQ de François Legault au troisième rang à travers le Québec. Son pire score depuis 2015.
En même temps, chez les francophones, le Parti Québécois de Paul St-Pierre Plamondon grimpe à 42% d’appuis. Une avance de 19 points sur la CAQ. Les libéraux montent à 10% chez les francophones. Un soutien nettement insuffisant pour aspirer à une lutte à deux avec le PQ en 2026.
Or, selon le même sondage, si l’ex-ministre fédéral Pablo Rodriguez remportait la chefferie libérale en juin, le PLQ se hisserait à 31% des intentions de vote, dont 21% de francophones.
Il talonnerait alors miraculeusement le PQ qui, pour sa part, récolterait 30% des voix. Soit loin devant une CAQ recalée à 16%. Il va sans dire qu’à un an et demi des élections, un tel scénario est hypothétique.
Il n’en reste pas moins que si la CAQ continue de croupir au 36e dessous des sondages, le PLQ, sous un nouveau chef, pourrait tout au moins rêver de redevenir l’alternative «naturelle» au PQ.
Le premier porteur
Du même coup et contre toute attente, cela marquerait le retour du grand duel PQ-PLQ. Ou, dit autrement, de la lutte entre l’option souverainiste et celle de l’unité canadienne.
D’autant plus que le chef péquiste s’engage à tenir un référendum s’il remportait une majorité de sièges au prochain scrutin. D’autant plus aussi que la victoire de Mark Carney et ses 43 députés élus au Québec redonnent vie à la «marque libérale».
Comme quoi, si un combat PQ-PLQ se dessinait pour 2026, enterrer l’axe fédéraliste-souverainiste comme François Legault a pourtant fortement tenté de le faire en créant la Coalition Avenir Québec est un jeu risqué.
Ironiquement, il y a trois semaines, Marc Tanguay, chef par intérim du Parti libéral du Québec, faisait déjà la prédiction suivante.
La vraie joute à venir, disait-il, découlera tout d’abord de l’effondrement de la CAQ. Le premier domino à tomber pour la suite des choses, c’est lui.
L’oracle Marc Tanguay
Selon Marc Tanguay, «la prochaine élection, ce ne sera pas de dire: qui pour remplacer François Legault? C’est fini, François Legault. Moi, honnêtement, je ne rencontre pas bien de gens qui ont le goût de redonner un troisième mandat à François Legault.»
«Et les deux options, a-t-il lancé, ce sera le Parti libéral, le parti de l’économie, de la saine gestion des finances publiques, ou l’obsession référendaire de Paul St-Pierre Plamondon, puis le budget de l’an un avec les turbulences de Pauline Marois. Ça va être ça, la question de l’urne».
On reconnaît bien ici la rhétorique des libéraux contre le PQ et son option.
Ce qui pourrait toutefois la ramener dans le paysage politique est la chute de la CAQ, la résurrection du PQ et l’arrivée à la tête du PLQ d’un nouveau chef prêt à croiser le fer avec Paul St-Pierre Plamondon.
C’est pourquoi, au Québec, les troupes libérales font des neuvaines pour que cette même combinaison tienne le coup jusqu’aux élections d’octobre 2026.
Leur espoir ultime étant qu’elle finisse par ramener au bercail libéral les électeurs francophones fédéralistes ou nationalistes «mous» séduits par la CAQ en 2018 et en 2022.