Les Québécois ont plus de mal à payer leur carte de crédit
Gabriel Côté
Les emprunteurs québécois peinent de plus en plus à honorer leurs paiements mensuels, selon une analyse publiée mardi par Equifax.
• À lire aussi: Equifax punit les consommateurs qui n’ont aucune dette de crédit
Croissance économique en dents de scie, hausse du chômage, inflation persistante... le contexte avec lequel doivent composer les emprunteurs depuis le début de l’année est loin d’être facile, et cela se répercute sur le tableau de bord du marché canadien du crédit à la consommation.
En excluant les hypothèques, le taux d’endettement et des arriérés – soit la proportion de la dette sur laquelle les consommateurs sont en retard de paiement depuis 90 jours ou plus – a atteint 1,12% au Québec, selon les données d’Equifax.
Il s’agit d’une augmentation de 13,9% par rapport à la même période l’an dernier. À Montréal, où ce taux atteint désormais 1,49%, l’augmentation est plus importante encore (18,52%).
À l’échelle du pays, ce taux atteint 1,6%. Il s’agit du niveau le plus élevé depuis 2010.
Fait à noter, les défauts de paiement augmentent, même si les consommateurs utilisent moins leurs cartes de crédit.
Selon le rapport, les dépenses mensuelles moyennes par titulaire de carte de crédit ont atteint, au premier trimestre de l’année, leur plus bas niveau depuis mars 2022.
Mais en même temps, les consommateurs remboursent une part moins importante de leurs factures mensuelles de carte de crédit qu’auparavant, un changement particulièrement marqué chez les moins de 35 ans, qui paient désormais un peu moins de 59$ pour chaque tranche de 100$ de leur solde de crédit, contre environ 63$ l’an dernier.
«Combinée à une augmentation des montants des paiements, une baisse des dépenses par cartes de crédit peut entraîner une amélioration des conditions financières des consommateurs», a souligné dans un communiqué Rebbeca Oakes, vice-présidente Analyse avancée à Equifax Canada.
«Nos données montrent que les niveaux de paiement par carte, en particulier chez les jeunes consommateurs, commencent à baisser, ce qui suggère que le ralentissement des dépenses s’explique davantage par une gestion prudente des finances que par un passage du crédit au débit.»