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L'article provient de Le Journal de Montréal
Santé

Les Québécois majoritairement d’accord pour que le gouvernement serre la vis aux médecins

Une majorité trouve aussi qu’il y a trop de médecins de famille à temps partiel

Photo FOTOLIA
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Photo portrait de Éric Yvan Lemay

Éric Yvan Lemay

2025-08-16T04:00:00Z
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Un sondage démontre que les Québécois sont majoritairement d’accord avec l’idée d’imposer des conditions aux médecins en lien avec leur rémunération et que trop d’omnipraticiens travailleraient à temps partiel.

Le coup de sonde réalisé par Léger Marketing pour le compte de la Coalition Avenir Québec (CAQ) indique que 69% des gens sont en faveur qu’on impose aux médecins des conditions parce que c’est le gouvernement qui les paie avec l’argent des contribuables. Un pourcentage encore plus grand est d’accord avec une évaluation de leur performance.

Le sondage a été réalisé en juin dernier, mais n’avait pas encore été rendu public. Il faut dire que le ministre de la Santé, Christian Dubé, a encore dû défendre cette semaine son projet de loi 106 qui permettrait d’imposer des pénalités liées à la performance des médecins.

Christian Dubé, ministre de la Santé
Christian Dubé, ministre de la Santé Stevens LeBlanc/JOURNAL DE QUEBEC

Bras de fer avec les médecins

Québec souhaite lier 25% de leur rémunération à l’atteinte de cibles déterminées par le ministère, comme le fait d’offrir 18 millions de rendez-vous annuellement. 

Dans une lettre ouverte publiée mercredi, le président de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ), Marc-André Amyot, demandait le retrait du projet de loi, disant qu’il ouvre la voie à une «médecine fast food».

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Le Dr Marc-André Amyot, président de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec
Le Dr Marc-André Amyot, président de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec Chantal Poirier / JdeM

En avril, la Fédération avait publié son propre sondage indiquant que 86% des Québécois appuient la promesse d’un médecin pour chaque Québécois. La majorité d’entre eux étaient réfractaires à perdre leur médecin pour un groupe de professionnels désigné.

«Tout ce qui donne l’impression d’améliorer l’accès à des soins, les gens sont d’accord avec ça, peu importe la solution», indique Éric Normandeau, stratège-conseil chez Léger.

Trop de temps partiel

Le sondage commandé par la CAQ indique par ailleurs que 57% des gens estiment que les gouvernements passés ont trop souvent cédé devant les syndicats de médecins. Le même pourcentage croit que trop de médecins de famille travaillent à temps partiel.

Il faut toutefois rappeler que les avis ont été recueillis au moment où le gouvernement déplorait le fait que trop de médecins ne travaillaient pas les soirs et les fins de semaine. 

«La CAQ manipule les statistiques. Considérer les congés de maternité et les retraites comme des refus de travailler, c'est malhonnête», indique le porte-parole de la FMOQ, Stéphane Gosselin. Il indique que les médecins sont prêts à considérer des indicateurs de performance et de qualité d'accès, mais n'acceptent pas les «vérités alternatives».

Le gouvernement n’a toutefois pas l’intention de reculer. Après la défaite cinglante dans Arthabaska, le premier ministre François Legault a indiqué que le manque d’accès aux services publics était l’un des points qui lui étaient reprochés par la population.

« Les Québécois nous le disent : ils veulent un meilleur accès aux soins quand ils en ont besoin. Ce que notre gouvernement propose pour répondre à leurs besoins avec le projet de loi, c’est notamment que la rémunération des médecins soit liée à un minimum de résultats, pour s’assurer que les patients voient une amélioration», indique le cabinet du ministre Christian Dubé.

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