Les Québécois gaspillent 16 % de tous leurs aliments

Agence QMI
Bon an, mal an, environ 1,2 million de tonnes d’aliments comestibles sont gaspillées, dont près de la moitié qui se retrouvent dans les dépotoirs de la province, démontre une étude de Recyc-Québec dévoilée mercredi.
Selon l’organisation qui se base sur des données de 2019, environ 7,5 millions de tonnes d’aliments entrent dans le système alimentaire québécois chaque année, ce qui représente environ 2,43 kg d’aliments par Québécois par jour.
La grande majorité de ces aliments, soient environ 4,43 millions de tonnes, sont consommés par les 8,5 millions de Québécois, tandis qu’environ 1,9 million de tonnes est constitué de parties non comestibles, ce qui laisse 1,2 million de tonnes d’aliments comestibles perdus, soit environ 16 % de toute la nourriture qui arrive dans la province.
«Les aliments sont perdus à travers la chaîne alimentaire. [...] Ça se compare assez au portait canadien qui a été fait il y a quelques années, qui estimait à 18 % d’aliments perdu. C’est vraiment un problème planétaire», a évoqué Sophie Langlois Blouin, Vice-présidente – Performance des opérations de Recyc-Québec, en discutant des conclusions de l’étude avec l’Agence QMI.
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Pour parvenir à réduire ce gaspillage, des solutions existent. Ainsi, environ 23 % des aliments comestibles gaspillés se retrouvent au compost, tandis que d’autres sont réutilisés dans la biométhanisation (5 %), dans l’alimentation animale (9 %) ou récupérés d’autres façons. Il demeure que 47 % des aliments se retrouvent au dépotoir, en plus de 2 % dans les égouts et d’un autre 2 % à l’incinérateur.
Mais il n’en demeure pas moins que pour améliorer leur bilan, les Québécois doivent d’abord apprendre à mieux gérer leurs achats.
«Personne n’aime ça gaspiller des aliments, que ce soit à la maison ou en entreprise. Ça a un impact financier. En les jetant, on perd toutes les ressources qui y sont associées. La pandémie a aussi amené une prise de conscience à quel point on veut réduire le gaspillage», juge Mme Langlois Blouin.
«C’est sûr que ce qu’on veut idéalement, c’est de réduire à la source. C’est vrai à la fois en industrie et à la maison», a-t-elle poursuivi en proposant de mieux planifier ses achats, tant en entreprise qu’à la maison, pour réduire le gaspillage.
Il n’empêche, de 2010 à 2019, les Québécois se sont améliorés en apprenant à gaspiller moins, a noté Recyc-Québec.
«Je pense que ça s’en va dans la bonne direction», s’est encouragée Sophie Langlois Blouin, dont l’organisation compte réaliser un nouvel inventaire des destinations des aliments d’ici trois à cinq ans pour évaluer les progrès des Québécois.