Les Québécois divisés sur les résultats de la visite de Carney au pays de Trump

Les Québécois sont globalement positifs par rapport à la première visite officielle de Mark Carney au pays de Donald Trump, mais nombre d’entre eux restent sur leurs gardes en attendant les retombées réelles de la rencontre. 

Fraîchement élu, le premier ministre canadien s’est rendu à Washington la semaine dernière pour y rencontrer le président américain et jeter les bases d’une nouvelle relation et rompre avec l’ère de Justin Trudeau.

Le face-à-face, hautement médiatisé, dans le Bureau ovale a donné lieu à quelques échanges mémorables. On retient entre autres que Mark Carney a insisté sur le fait que le Canada «ne sera jamais à vendre».

Un sondage de la firme Léger a été mené en ligne du 9 au 11 mai 2025, auprès de 1051 Québécois âgés de 18 ans ou plus. À des fins de comparaison, un échantillon probabiliste de cette taille aurait une marge d’erreur de plus ou moins 3,02 %, et ce, 19 fois sur 20. 

Un succès «défensif»

Selon le récent sondage Léger, 39% des Québécois perçoivent la visite comme un «succès», mais une part importante des répondants sont mitigés.

«Globalement, c’est positif, mais encore là, on attend vers quoi ça va aller, a dit le sondeur Jean-Marc Léger. Oui, c’était une belle rencontre, mais c’est comme un succès défensif. Ce n’est pas un succès offensif.»

Quelques jours après la visite, le nouvel ambassadeur américain, un trumpiste pur jus, déclarait en entrevue avec le National Post que cette histoire d’annexion du Canada, «c’est terminé».

«De mon point de vue et du point de vue du président, la question du 51^e État ne reviendra pas», avait lancé Peter Hoekstra.

La confiance règne

À ce jour, aucun résultat tangible n’est toutefois publiquement ressorti de cet échange ni de la rencontre bilatérale à portes closes qui s’est tenue tout juste après.

Le premier ministre avait prévu le coup en baissant les attentes. Il avait prévenu que la levée ou la mise sur pause des tarifs après une seule rencontre aurait de quoi surprendre. Les négociations pourraient prendre du temps, a-t-il averti.

Les Québécois semblent avoir compris son message: 55% d’entre eux ont toujours confiance en Mark Carney pour négocier une entente avec le président américain.

«Il y a une confiance des citoyens. Les gens sont contents de leur vote, dit M. Léger. Ils ont confiance que le Canada pourra négocier une nouvelle entente, mais ils ont quand même une réserve.»

L’âge, un facteur important

Les données détaillées font état de lectures très différentes de la visite en fonction de l’âge des répondants.

Seuls 26% des Québécois âgés de 18 à 34 ans qualifient la visite de «succès». Chez les 55 ans et plus, c’est 49%, soit près du double.