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L'article provient de TVA Sports
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Les propriétaires encore gagnants

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Photo portrait de Renaud Lavoie

Renaud Lavoie

2025-06-29T17:17:05Z
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Gary Bettman avait raison de rire durant son point de presse vendredi, lorsqu’il a annoncé une nouvelle convention collective de quatre ans qui va commencer officiellement le 16 septembre 2026. 

Alors que la LNH est en forte progression dans ses revenus (6,6 milliards $US lors de la saison 204-2025) et que la ligue évalue le prix d’une prochaine expansion à 2 milliards $ par équipe (c’était 650 millions $ en 2018 pour Seattle), l’Association des joueurs de la LNH a décidé de faire des concessions majeures à la LNH, ce qui dans les faits, aurait dû être le contraire.

Un manque de leadership flagrant

L’adage dit qu’un syndicat est aussi fort que ses membres. Il y a de grosses questions à se demander sur l’intérêt des joueurs envers les conditions économiques qui les touchent directement et ce manque d’intérêt explique parfaitement les nouvelles concessions qui ont été acceptées.

Et des concessions, les joueurs n’ont pas arrêté d’en faire depuis 20 ans. D’abord avec l’arrivée d’un plafond salarial fixe en 2005. Ensuite en 2013, en acceptant que le partage des revenus (avec les propriétaires) passe de 57% à 50% (c’est 4 milliards $ de moins dans les poches des joueurs depuis cette décision). Et c’est sans oublier qu’ils ont accepté de limiter la durée des ententes. Petit rappel, depuis 2013, un contrat pour un joueur autonome avec compensation, est d’un maximum de huit ans et c’est sept ans pour les joueurs autonomes sans compensation. Il n’y avait pas de durée limite avant 2013.

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Aujourd’hui, pour une raison complètement inexpliquée, (à part pour éviter les nombreuses erreurs de certains directeurs généraux, mais ce n’est pas le problème des joueurs) l’AJLNH a accepté de baisser à sept ans une prolongation de contrat pour un joueur autonome avec compensation et à six ans pour un joueur autonome sans compensation.

Et ce n’est pas tout ! Les bonis à la signature (qui ne font pas partie des montants qu’on peut racheter si une équipe décide de racheter le contrat d’un joueur) sont maintenant limités à 60% du montant total de l’entente ! Encore une fois afin de donner plus d’outils à un directeur général qui se met le doigt dans l’œil en donnant un mauvais contrat à un joueur. Mais sincèrement, comment est-ce possible de faire cette concession dans le contexte actuel ?

C’est sans compter qu’il y aura un plafond salarial maintenant en séries. La somme totale des contrats des 20 joueurs qui seront habillés pour un match ne pourra dépasser le plafond salarial imposé aux équipes.

Je le répète, dans le contexte actuel, les joueurs auraient pu facilement fermer la porte à toutes les demandes pour réduire leur capacité de signer de plus gros contrats et même exiger de modifier le principe du plafond salarial actuel (comme c’est le cas dans la NBA avec un plafond qui n’est pas fixe) ou encore demander un plus gros pourcentage des revenus.

En échange de quoi ?

L’Association des joueurs va se défendre en disant qu’elle a fait des gains. Voici lesquels :

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1-70 millions $ de plus annuellement dans les poches des joueurs en limitant certains frais qui étaient déduits dans le pourcentage de revenus que les joueurs pouvaient toucher annuellement;

2-25 millions $ de plus en bonis annuellement pour les joueurs qui évoluent en séries;

3-les camps d’entraînement vont passer de 21 à 13 jours;

4-maximum de quatre matchs préparatoires (en échange, la saison sera de 84 matchs);

5-interdiction de faire de tests physiques pour les joueurs lors des camps d’entraînement et en saison régulière;

6-aucun code vestimentaire pour les voyages. Tout un gain, vous en conviendrez, j’en suis certain;

7-les joueurs qui sont encore sur leur contrat d’entrée n’auront plus à partager leur chambre d’hôtel à l’étranger.

Il y a aussi d’autres concessions mineures, mais qui ne méritent pas qu’on s’y attarde ici, à part celle où les équipes ne pourront plus céder un joueur à la Ligue américaine sur papier, ce que certaines faisaient pour sauver de l’argent et permettre une plus grande flexibilité du plafond salarial.

Bref, le «je m’en foutisme» des agents et des joueurs fait en sorte que les propriétaires continuent d’étirer l’élastique. Ils ont beau jeu de continuer de le faire et ce sera très intéressant de voir quelles seront les autres concessions en 2030. Les joueurs adorent en faire depuis maintenant 20 ans et c’est loin d’être terminé.

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