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Culture

Les projets d'avenir de Sophie Thibault

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Samuel Pradier

2025-06-27T10:00:00Z
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Sophie Thibault a fait ses adieux aux fidèles téléspectateurs des TVA Nouvelles de 17 h et 18 h, jeudi dernier. La journée était chargée pour la cheffe d’antenne, qui mettait un terme à 37 ans d’information au quotidien à TVA. Échos Vedettes était en coulisses.

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Depuis son arrivée au 4545, rue Frontenac — où se situent désormais les studios du TVA Nouvelles—, et jusqu’à la toute fin de son dernier bulletin, l’ambiance aura été très émotive pour Sophie Thibault. Pour l’occasion, plusieurs anciens collègues, ainsi que la direction de TVA, étaient présents en coulisses. «J’ai vécu des montagnes russes depuis janvier, depuis que je l'ai annoncé à Pierre, a expliqué la cheffe d’antenne en entrevue. C'était une maîtrise émotionnelle que j'ai rarement dû vivre, et qui a duré longtemps, près de six mois.»

Pour son message d’adieu, elle avait décidé de l’enregistrer un peu plus tôt, car elle ne voulait pas craquer complètement en ondes. «Je pensais que j’allais m'effondrer, je voyais mes jambes se dérober sous moi, je pensais que je n’y arriverais pas, mais là, c’est fait. C’est un sentiment de fierté et d'émotion. Je me sens vraiment privilégiée, je vois tout le monde qui est là, que j'aime profondément, et ils me le rendent tellement bien.»

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Si elle s’est retenue et contrôlée pour que l’émotion ne l’emporte pas durant son dernier bulletin, c’est avant tout par respect pour le public. Jusqu’au bout, Sophie aura gardé à l’esprit les gens qui la regardent soir après soir. «Pour moi, c'est plus important que tout de livrer la nouvelle. Je pense aussi au public, et en même temps, je me dis que je prends ma retraite, je ne suis pas morte, ce ne sont pas des funérailles, même si j'avais parfois l'impression que ma vie défilait devant moi. Je vais faire autre chose, ça va se poursuivre, mais le respect du public est là, d'abord et avant tout.»

Plus que jamais passionnée

Avec tout ce qui se passe dans le monde en ce moment, Sophie Thibault confie ne pas être rassurée, mais elle anticipe d’être moins boulimique d’informations que lorsqu’elle travaillait. «Je vais lire les journaux et les sites Internet, mais je vais baisser d’un cran. Et je vais surtout arrêter d’avoir une oreillette toute la journée. Ça commençait dès le matin; j’écoutais toutes les émissions, j’arrivais au bureau et je faisais mes réunions, mais j’avais toujours une oreillette pour écouter tout ce qui se disait, que ce soit chez nous ou ailleurs. C’était sans arrêt. Mais c’est fini! Je me sens comme un oiseau, j’ouvre mes ailes vers autre chose, et ce n’est que du bonheur.»

Elle avance quand même qu’elle risque de s’ennuyer de ce quotidien frénétique au cœur de l’information. «Le contact quotidien avec le public va me manquer, la joie de travailler avec mon équipe, la stimulation intellectuelle, les discussions sur l’émission, l’impression qu’on fait partie de quelque chose de plus grand que soi, on est comme investi d'une mission. On y croit, au journalisme, surtout en ce moment. Dans mon esprit, on est des phares dans la nuit. C’est plus important que jamais. On est dans une ère de post-vérité, et on reste un rempart essentiel.»

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Une nouvelle vie

C’est avec beaucoup de bonheur que Sophie Thibault envisage sa nouvelle vie de retraitée. «Ce qui me réjouit, c’est de pouvoir partir dans le bois quand je veux. J’ai manqué tellement de belles journées! Me lever et pouvoir aller prendre des photos de mes oiseaux, ça va être formidable. Jusqu’à il y a trois ans (NDLR Elle présentait le TVA 22 heures), j’ai travaillé avec des horaires atypiques, je n’ai pas eu de vie. J'ai tellement donné à ce métier que j'adore, mais là, ça va être autre chose, avec moins de contraintes, moins de pression. Je vais pouvoir y aller à mon rythme.»

Sophie Thibault travaille depuis l’âge de 16 ans, et la prochaine rentrée sera la première depuis longtemps où elle n’aura pas d’obligation. «C’est encore un peu surréel, parce que pour le moment, j’ai l’impression que je pars juste en vacances. Je vais peut-être avoir un petit choc en septembre, mais je n’ai plus à me dire qu’il faut que j’en profite parce que j’ai juste deux semaines. Ça va être le bonheur éternel, et je n’ai pas peur parce que je garde le contact avec le public à travers mes réseaux sociaux.»

Forte de plus de 180 000 abonnés sur ses différents réseaux sociaux, elle souhaite apporter de la beauté aux gens. «C’est ce qu’ils veulent, ils me le disent. Je vais me consacrer à la biodiversité, aux parcs nature... Je veux faire des conférences, j’ai commencé à faire des ateliers photos. Je veux aussi faire des voyages, je veux aller aux Galapagos. Je veux absolument découvrir l’île Darwin, le japon m’intéresse, ainsi que l’Asie en général. Je n’y suis jamais allée.» L’Islande fait aussi partie de ses projets de voyage, notamment pour faire des photos des paysages et des aurores boréales. «J’ai de beaux projets de voyage qui vont me tenir pas mal occupée.»

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Un souvenir marquant

Parmi ses 37 années de journalisme, si Sophie Thibault ne devait retenir qu’un sel événement qui l’a marquée profondément, ce serait l’éclipse solaire du 8 avril 2024. «J’ai été marqué négativement par les attentats du 11 septembre 2001, par les déclenchements de guerre, mais quand j’y repense, j'ai rarement eu un bonheur intérieur aussi puissant que lors de l’éclipse solaire. C’était fabuleux de voir que tout le monde souriait durant mon bulletin. On vivait un moment scientifique important, on regardait tous vers le ciel. Il y avait l'émotion et la surprise des gens, une espèce de communion céleste. J'en tremble encore. En plus, j'avais les deux chapeaux, ceux de chef d'antenne et de photographe.»

Elle a même fait agrandir une de ses photos de l’éclipse qu’elle a installée au-dessus de son lit. «Je me réveille et je me couche avec l’éclipse, tous les jours. C’était aussi un grand moment avec Diane Dufresne. C’était magique.»

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