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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

Rémunération: les primes explosent (encore) chez Investissement Québec

Le gouvernement Legault a discrètement autorisé ce nouvel élan de générosité

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Photo portrait de Sylvain  Larocque

Sylvain Larocque

2022-06-30T04:00:00Z
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Les bonis versés aux salariés d’Investissement Québec (IQ) ont bondi de 43 % l’an dernier, conséquence d’une réforme de la rémunération qui était passée inaperçue.

IQ a versé plus de 12,3 millions $ en primes de rendement à ses 1097 employés au cours de son dernier exercice financier, qui a pris fin le 31 mars. L’année précédente, la société d’État avait distribué près de 8,7 millions $ en bonis.

La prime moyenne s’est établie à 11 244 $ par salarié, contre 8472 $ en 2020-2021.

L’augmentation s’explique principalement par le rehaussement des bonis cibles applicables pour certains employés professionnels, lesquels sont passés de 7 % à 9 % du salaire de base. Pour des spécialistes en informatique, en investissement et en placements privés, qualifiés de « denrées rares » par Investissement Québec, les bonis cibles varient désormais entre 12 et 20 % du salaire de base.

Les bonis maximaux oscillent quant à eux entre 4,5 % (employés de soutien technique) et 52,5 % (vice-présidents exécutifs). 

« Guerre de talents »

« Il y a une guerre de talents [...] et on s’apercevait que, plus ça allait, plus on avait de la difficulté à aller chercher une rémunération globale attrayante pour certains niveaux de postes », a affirmé hier au Journal Marie Zakaïb, première vice-présidente aux ressources humaines.

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Le gouvernement Legault a approuvé la hausse des primes chez IQ l’an dernier. Il avait du même souffle instauré, pour les hauts dirigeants de l’institution, un programme de bonis à long terme qui pourrait porter la rémunération globale de plusieurs d’entre eux à près de 1 million $ par année.

IQ a demandé à Québec d’augmenter sa rémunération incitative après avoir confié à une firme externe un exercice de « balisage » qui a « confirmé » que l’organisme payait moins ses salariés que d’autres employeurs du secteur financier. IQ se fixe comme objectif d’être au 50e centile dans ce marché.

« On n’attirera personne »

« On est une société d’État, on ne veut pas être les meilleurs payeurs du marché, mais on ne peut pas non plus être les moins bons payeurs, parce qu’on n’attirera personne », a soutenu Mme Zakaïb.

« IQ n’est pas dans les mêmes ligues que les grandes banques ou même de la Caisse de dépôt [...], mais on sent quand même une tendance à rehausser [la rémunération] pour s’en rapprocher », a commenté François Dauphin, PDG de l’Institut sur la gouvernance.

« Mais c’est peut-être l’industrie financière qui est malade et qui paye trop », a-t-il ajouté.

IQ entend procéder à un nouveau balisage de sa rémunération dans deux ans, ce qui pourrait mener à un nouveau bond des bonis.

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