Les pourparlers russo-ukrainiens font du « surplace » sur les points clés, selon Moscou

AFP
Les pourparlers entre la Russie et l'Ukraine font du « surplace » sur les principaux points, a déploré vendredi le négociateur en chef de Moscou, tout en soulignant un rapprochement sur des aspects moins importants.
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« Les positions convergent sur les points secondaires. Mais sur les principales (questions) politiques, nous faisons du surplace », a déclaré Vladimir Medinski, cité par les agences de presse russes.
Il a ajouté que Moscou insistait sur la signature d'un « traité exhaustif » prenant en compte ses exigences de neutralité, démilitarisation et « dénazification » de l'Ukraine, ainsi que la reconnaissance de la souveraineté russe sur la Crimée et de l'indépendance des deux « républiques » séparatistes prorusses du Donbass.
Selon M. Medinski, Kyïv « s'inquiète principalement d'obtenir des garanties de sécurité de la part de puissances tierces au cas où l'Ukraine ne pourrait pas intégrer l'Otan », une position « totalement compréhensible ».
Après avoir débuté par des rencontres physiques entre délégations, les pourparlers entre la Russie et l'Ukraine se font désormais en visioconférence à un rythme quasi-quotidien.
Les deux camps ont un temps exprimé leur optimisme quant à une issue positive de ces discussions, avant de faire le constat de leurs divergences ces derniers jours.
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Les pourparlers avec Moscou sont « très difficiles », juge Kyïv
Les pourparlers avec Moscou sont « très difficiles », a jugé vendredi le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, démentant tout accord avec la Russie plus d’un mois après le début de l’invasion russe.
« Le processus de négociation est très difficile », a déclaré le chef de la diplomatie ukrainienne dans un communiqué, niant tout « consensus » avec Moscou à ce stade.
Plus tôt dans la journée, le président turc Recep Tayyip Erdogan avait assuré que la Russie et l’Ukraine étaient d’accord sur quatre points de négociation sur six.
« Il n’y a pas de consensus avec la Russie sur les quatre points mentionnés par le président de la Turquie », a souligné M. Kouleba, saluant toutefois « les efforts diplomatiques » de ce pays « visant à mettre fin à la guerre ».
M. Kouleba et son homologue russe Sergueï Lavrov s’étaient vus à Antalya en Turquie le 10 mars dernier, à l’invitation d’Ankara, pour ce qui est la seule rencontre officielle à ce niveau depuis le début de la guerre.
Le chef de la diplomatie ukrainienne a répété la « position forte » et les « exigences » de Kyïv pour parvenir à un accord avec Moscou: « un cessez-le-feu, des garanties de sécurité et l’intégrité territoriale de l’Ukraine », mais aussi que « la langue ukrainienne soit et demeure la seule langue d’État en Ukraine ».
Selon lui, « la classification » par Ankara « des sujets clés des négociations en quatre ou autres points est incorrecte », a-t-il précisé dans le communiqué. « De nombreuses questions différentes sont discutées en même temps dans les sous-groupes de délégations », a-t-il ajouté.
« L’Ukraine poursuivra son dialogue avec la Turquie et les autres parties prenantes afin de rétablir la paix sur le sol ukrainien », a enfin déclaré M. Kouleba pour qui la « stratégie tripartie - sanctions, soutien militaire, négociations - » actuelle « ne doit pas être remise en question ».