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L'article provient de Le Journal de Montréal
Société

Les plus beaux oiseaux du monde sont en Thaïlande

Quatre ornithologues québécois observent 511 espèces en un mois

Le paon est un oiseau sauvage en Thaïlande.
Le paon est un oiseau sauvage en Thaïlande. Photo Jacques Brisson
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Photo portrait de Mathieu-Robert Sauvé

Mathieu-Robert Sauvé

2025-02-08T12:00:00Z
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Avec ses plumes spectaculaires, on oublie que le paon ne vit pas que dans les zoos; il fait la roue dans la jungle de la Thaïlande, où quatre ornithologues québécois l’ont observé.

«Je crois qu’on s’est entendu sur le fait que c’est le plus bel oiseau du monde», lance en riant Jacques Brisson, professeur de biologie à l’Université de Montréal et ornithologue averti.

Les ornithologues Jacques Brisson, Christine Lepage, Émile Brisson-Curadeau et Michel Robert en mission.
Les ornithologues Jacques Brisson, Christine Lepage, Émile Brisson-Curadeau et Michel Robert en mission. Photo Jacques Brisson

Un souimanga à queue verte aperçu en Thaïlande.
Un souimanga à queue verte aperçu en Thaïlande. Photo Jacques Brisson

Avec son fils Émile Brisson-Curadeau et un couple d’amis, Michel Robert et Christine Lepage – tous trois ornithologues de haut niveau –, il a passé un mois à la fin 2024 à sillonner la Thaïlande à la recherche des volatiles les plus variés.

Jungle de la Thaïlande.
Jungle de la Thaïlande. Photo Jacques Brisson

Du 19 novembre au 18 décembre, ces touristes un peu spéciaux ont observé et identifié 506 espèces d’oiseaux. C’est plus que le nombre d’espèces observées au Québec depuis 40 ans par le plus assidu de nos ornithologues, Pierre Bannon (420).

C'est dans ce genre de cache que les observateurs pouvaient voir des oiseaux de Thaïlande.
C'est dans ce genre de cache que les observateurs pouvaient voir des oiseaux de Thaïlande. Photo Jacques Brisson

Du nord au sud

Appuyé par une guide locale et un chauffeur, le groupe a traversé le pays en fonction des différents écosystèmes. Oiseaux de rivage, passereaux tropicaux, échassiers; aucune grande famille ne leur a échappé. Ils ont aussi croisé des serpents, des crocodiles et... un éléphant.

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Avant d'être la volaille la plus consommée au monde, le coq existait à l'état sauvage en Thaïlande.
Avant d'être la volaille la plus consommée au monde, le coq existait à l'état sauvage en Thaïlande. Photo Jacques Brisson

«On associe généralement la Thaïlande aux plages et aux grandes villes, mais c’est un pays de forêts très denses où la faune abonde», explique Michel Robert, un biologiste d’Environnement Canada à la retraite qui est notamment co-auteur du monumental Atlas des oiseaux nicheurs du Québec.

Un martin-chasseur de Thaïlande.
Un martin-chasseur de Thaïlande. Photo Jacques Brisson

Coup de cœur gastronomique

Également biologiste chez Environnement Canada, Christine Lepage a aussi été séduite par ce pays aux oiseaux multicolores.

«C’est une destination de choix pour les ornithologues. Des caches sont spécialement aménagées pour eux dans les parcs nationaux et sur des sites privés», dit-elle.

Un repas en Thaïlande.
Un repas en Thaïlande. Photo Jacques Brisson

Mais son véritable coup de cœur va à la gastronomie thaïe, qui a comblé sa soif d’aventure gustative.

L'itinéraire du groupe d'ornithologues en Thaïlande.
L'itinéraire du groupe d'ornithologues en Thaïlande. Photo tirée du site web eBird

Petits pouillots

Fraîchement diplômé de l’Université McGill pour ses recherches doctorales sur le manchot royal, Émile Brisson-Curadeau a également rapporté de beaux souvenirs – et de merveilleuses photos – de son voyage.

L’exubérance des paons et les coloris des faisans étaient bien sûr dignes de mention, mais Émile est surtout fier d’avoir pu observer des pouillots. «Ces petits oiseaux verdâtres se ressemblent tous et ils sont loin de taper à l’œil. Il y en a une trentaine d’espèces en Thaïlande et l’identification se fait souvent au cri qu’ils émettent», explique-t-il au Journal.

Petit duc d'Orient.
Petit duc d'Orient. Photo Émile Brisson-Curadeau

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Leur voyage a un volet de science citoyenne, car toutes les observations ont été rapportées sur eBird, un site géré par le laboratoire d’ornithologie de l’Université Cornell et la société Audubon Society, aux États-Unis.

Ces données sont utiles pour suivre les variations démographiques des espèces.

Les forêts de la Thaïlande sont très denses.
Les forêts de la Thaïlande sont très denses. Photo Jacques Brisson

La Thaïlande des oiseaux

Durée: 30 jours (du 19 novembre au 18 décembre 2024)

Coût: environ 4000$ par personne (service de guide et de chauffeur, transport, alimentation et hébergement compris)

Journal de voyage et information: https://ebird.org/tripreport/202511

Le tourisme ornithologique, une tendance qui séduit

Avec le parc national de Keoladeo, en Inde (370 espèces d’oiseaux), et la réserve naturelle de Mai Po, à Hong Kong (400 espèces), le parc national de Khao Sok, en Thaïlande (311), serait parmi les meilleurs endroits d’Asie pour observer les oiseaux.

Les Thaïlandais cachent de la nourriture dans des branches de bambou pour attirer les oiseaux.
Les Thaïlandais cachent de la nourriture dans des branches de bambou pour attirer les oiseaux. Photo Jacques Brisson

De nombreux touristes chinois et japonais prennent d’assaut les caches installées dans des sites d’observation prévus à cet effet dans les parcs nationaux et aux abords de ceux-ci. Des employés alimentent des mangeoires et cachent même de la nourriture dans les arbres de façon à attirer les volatiles pour des séances photo.

Le groupe a atteint le plus haut sommet de la Thaïlande.
Le groupe a atteint le plus haut sommet de la Thaïlande. Courtoisie

Le tourisme ornithologique, qu’on peut définir comme le fait de choisir ses destinations en fonction des variétés d’oiseaux qu’on peut identifier, serait en hausse à travers le monde. Cette forme de tourisme contribue à l’économie locale, car les visiteurs dépensent pour l’hébergement, l’embauche de guides, le transport et les autres services locaux. Des sites comme le parc d’oiseaux aquatiques de Thale Noi sont des exemples de destinations populaires pour les ornithologues.

Avant de mettre le cap sur la Thaïlande, les quatre Québécois avaient précédemment mené des missions au Kenya et en Nouvelle-Zélande.

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