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Les patrons forcent-ils leurs employés à revenir au bureau pour masquer leur propre incompétence?

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Photo portrait de Yannick Beaudoin

Yannick Beaudoin

2025-08-26T19:31:10Z
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Après une hausse marquée du télétravail durant la pandémie, de plus en plus d’employeurs adoptent une position ferme en obligeant leurs employés à revenir au bureau.

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Pour l’enseignant en gestion au Collège Montmorency et conseiller en management chez ENOV Jean-Philippe L’Écuyer, cette attitude de plusieurs patrons est le signe de leur propre insécurité et leur incapacité à bien gérer leurs employés à distance.

«C’est difficile pour eux d’arriver à gérer la performance, d’avoir un sentiment de contrôle sur les employés», a expliqué l’expert en entrevue à l’émission de Mario Dumont, diffusée simultanément à QUB radio et télé, sur les ondes du 99,5 FM à Montréal.

D’ailleurs, le travail en présentiel ne garantit pas une meilleure efficacité des employés, soutient M. L’Écuyer.

«Il n’y a aucune étude qui démontre que le fait de travailler chez soi, surtout en mode hybride, va nuire à la productivité. Au contraire, en mode hybride, on voit qu’il y a souvent un maintien ou une augmentation de la productivité», explique-t-il.

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Celui-ci estime que la hantise du télétravail est principalement le fruit d’une grande insécurité de la part des employeurs.

«Le travail se transforme quand même rapidement. Il y a des nouvelles compétences qu’on voit arriver. Il y a d’anciennes compétences qui vont disparaître. Puis les gestionnaires, dans leur capacité à gérer la performance – à savoir qu’est-ce qu’un employé fait de la maison, comment on peut mesurer ça –... c’est difficile pour eux», mentionne Jean-Philippe L’Écuyer.

Voir leurs employés au bureau rassure les gestionnaires, bien que ces derniers ne surveillent pas nécessairement ce que font les travailleurs sur leur ordinateur, clame l’enseignant en gestion.

«Ça donne une impression qu’on supervise, que tout le monde est au bureau, que tout le monde est productif. Mais est-ce que les gens le sont vraiment plus? Non», affirme M. L’Écuyer.

«Est-ce qu’on est vraiment plus productif dans un cubicule gris, dans un étage où on est 60, où il y a peu de fenêtres, peu de luminosité? Les environnements de travail ne mènent pas à plus de productivité au bureau, au contraire», ajoute-t-il.

La routine matinale et la congestion routière mettent l’employé dans de mauvaises dispositions pour commencer sa journée de travail, argumente l’expert.

«Clairement, au niveau du stress, au niveau de la charge mentale, si l’employé arrive déjà avec une charge mentale, il a fait les lunchs, a fait le déplacement... L’ennui dans le trafic, c’est une forme de stress aussi. Est-ce que l’employé arrive dans les meilleures conditions après avoir fait tout ça?» demande-t-il rhétoriquement.

Pour voir l’entrevue complète, visionnez la vidéo ci-haut.

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