Les ouragans comme «Melissa»: on vous explique l’impact des changements climatiques

24 heures et Gabriel Ouimet
L’ouragan Melissa, qui frappe la Jamaïque, fait craindre le pire. Quel rôle jouent les changements climatiques dans la formation de ces puissantes tempêtes destructrices? On vous explique.
Au moment d’atteindre la Jamaïque, l’ouragan était de catégorie 5, la maximale sur l'échelle de Saffir-Simpson, avec des vents de 290 kilomètres par heure.
L'inquiétude est d'autant plus grande que Melissa se déplace lentement, à une vitesse de quatre kilomètres par heure. Les pluies torrentielles et vents puissants pourraient donc s'éterniser sur les localités affectées.
Autre mauvaise nouvelle: les sols sont déjà gorgés d'eau après des pluies des semaines précédentes, aggravant les risques de glissements de terrain, souligne Esther Pinnock de la Croix-Rouge.
Changements climatiques et ouragans
Le réchauffement de la surface des océans augmente l'intensité des cyclones, ouragans ou typhons, avec des vents plus violents et des précipitations plus importantes, mais pas leur nombre total, selon les experts du changement climatique.
«Plus les océans se réchauffent, plus ils vont fournir l’énergie dont se nourrissent les ouragans», expliquait en octobre 2024 le spécialiste en simulations et analyses climatiques chez Ouranos, Christopher McCray, dans une entrevue à 24 heures.
Concrètement, ce que ça veut dire, c'est qu'on risque de voir plus d’ouragans destructeurs de catégorie 4 et 5, comme Melissa.

Des conséquences... même chez nous!
À cause des changements climatiques, les ouragans se déplacent également plus lentement, notamment lorsqu’ils atteignent le nord de la côte est des États-Unis et même le Québec.
«On voit qu’avec le réchauffement climatique, on va avoir plus de phénomènes de blocages atmosphériques dans nos régions, ce qui provoquera une persistance de précipitations ainsi que des périodes sèches inhabituellement longues», nous expliquait Philippe Gachon, expert en hydroclimatologie de l’UQAM, en août 2024.
La raison derrière ce phénomène est simple: les ouragans et autres types de tempêtes sont portés par les vents atmosphériques, précisait Christopher McCray, qui est actuellement candidat aux élections municipales de Montréal.
«La vitesse des vents dépend de la différence de température entre les pôles et l’équateur. Plus la différence est grande, plus les courants qui poussent les ouragans sont forts», soulignait-il.
Comme les régions polaires se réchauffent plus rapidement que les régions tropicales, des scientifiques croient que les futures tempêtes pourraient traverser le Québec plus lentement qu’elles ne le font actuellement.
Les tempêtes comme Melissa ont donc le potentiel de laisser dans leur sillage des quantités importantes de pluie et souffler de grands vents au Québec.