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L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

Les Olympiques du tigre

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Photo portrait de Danièle Lorain

Danièle Lorain

2022-02-06T10:00:00Z
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Ironie du sort, en 2022, la Chine accueille les Jeux olympiques d’hiver après deux ans d’une pandémie qui perdure.

Nous entrons dans l’année du tigre, selon l’astrologie chinoise...

À Pékin, Xi Jinping, président de la République populaire de Chine, feule d’orgueil tel un tigre. La somptueuse cérémonie d’ouverture insiste sur une Chine moderne, ouverte sur le monde. 

Mais il y a la Chine responsable du « génocide » culturel du peuple ouïghour, celle qui menace à tout moment d’envahir Taïwan. Celle qui bafoue les droits de la personne et pourfend ses intellectuels, ses artistes et même ses athlètes olympiques. 

Le comité international organisateur des Jeux olympiques (le CIO) n’en a cure... 

Et Peng Shuai ? 

La star du tennis féminin qui a eu le courage d’accuser un ancien dirigeant chinois d’agression sexuelle. Elle se porte à merveille, dit-on. 

Le président du Comité olympique, Thomas Bach, lui avait parlé en vidéoconférence, en novembre dernier. 

Fera-t-il pression auprès des autorités chinoises pour qu’une enquête soit menée au sujet des fameuses allégations ? « Si Peng Shuai veut une enquête, c’est sa décision, c’est sa vie », dit-il.

En effet, M. Bach : c’est sa vie

Peng Shuai ne demandera jamais d’enquête. Quelle hypocrisie ! 

L’athlète a disparu des écrans radars au lendemain de sa dénonciation. Elle a soudain refait surface dans une mise en scène grotesque orchestrée par le pouvoir. Puis, silence radio jusqu’à ce qu’elle retire ses accusations tout récemment. 

On vous organisera une vraie rencontre avec Peng Shuai. Radieuse, elle confessera avoir eu un moment d’égarement ? C’est sa vie, elle est libre. N’est-ce pas, M. Bach ? 

Que nos athlètes brillent et gagnent des médailles pour le prix de leurs efforts et de leurs sacrifices, c’est tout le bien que je leur souhaite. Quant à ma flamme olympique, elle vacillait depuis longtemps et je crains que le souffle du tigre ne l’ait éteinte à jamais.

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