Les Oilers, quelle équipe renversante!

Jean-Charles Lajoie
Les Oilers d’Edmonton sont increvables ! On les croyait morts et prêts pour les funérailles il y a 24 heures. Or, le Canada tout entier relève la tête de fierté, confiant de faire subir l’affront de la défaite à l’équipe de Donald Trump.
La manière me renverse. Les Oilers ne sont pas plus qu’à 60 % de la qualité des Panthers de la Floride, même avec Connor McDavid et Leon Draisaitl. Il y a tellement de trous dans cette équipe. La profondeur est acceptable, mais c’est loin d’un Brad Marchand sur un troisième trio. La défense est suspecte si on la place devant celle des Panthers misant sur Nate Schmidt et Dmitri Kulikov sur la troisième paire. Et que dire des gardiens ? Sergei Bobrovsky rassure et est implacable devant la cage de la Floride tandis qu’à Edmonton, on continue le jeu de la chaise musicale entre Stuart Skinner et Calvin Pickard.
Pourtant, en dépit d’une autre performance sous les attentes dans cette finale de McDavid, les Oilers ont repris l’avantage de la patinoire. C’est renversant, sur papier, nous n’avons pas de finale ! En fait, elle nous offre des rebondissements inattendus.
Jeudi, malgré une première période où il a su empêcher une dégelée, Skinner a été remplacé, car les Oilers tiraient de l’arrière 3 à 0. Compte tenu du scénario des deux matchs précédents, la déprime canadienne était totale. On s’interrogeait de plus en plus sur l’avenir de McDavid.
Mais c’était sans compter sur ce bon vieux Corey Perry qui a refait le coup. Il est un de ceux qui s’était levé dans le vestiaire du Canadien en 2021 lorsque l’équipe tirait de l’arrière dans sa série de premier tour face aux Maple Leafs de Toronto. Il l’a refait jeudi, lui qui cherche à soulever une deuxième fois la coupe Stanley dans sa superbe carrière.
Perry est hallucinant en séries 2025. Je ne sais pas si le désespoir le fait jouer avec autant de passion et de conviction, mais je suis convaincu qu’il y a énormément de Corey Perry dans ce mode survie des Oilers actuellement. C’est sans oublier Draisaitl, qui fait la barbe à McDavid dans cette étape ultime. Il est devenu le premier joueur de l’histoire de la Ligue nationale à inscrire quatre buts vainqueurs en prolongation dans un même parcours éliminatoire.
Une série 2 de 3
Bien malin celui qui peut désormais prédire l’issue de cette finale. Placés devant l’obligation de se prononcer, même des résidents d’Edmonton diraient que les Panthers vont soulever la coupe Stanley. Ce fut une grosse victoire des leurs, mais il reste que la série est égale 2 à 2. Les Oilers demeurent précaires devant la puissante machine huilée des Panthers.
Paul Maurice est un coach affolant qui semble en plein contrôle. Kris Knoblauch a le charisme d’un réfrigérateur débranché. Derrière le banc, on jurerait qu’il écrit une thèse sur la dégénérescence des oiseaux migrateurs au Burkina-Faso ou n’importe quoi d’autre que de diriger un match de finale de la coupe Stanley.
Néanmoins, les Oilers ont ramené les pendules à l’heure pile. C’est 2 à 2 et on n’a toujours pas eu droit à un match digne de son statut de la part de McJésus. Tous les espoirs sont donc permis !