Les Oilers éliminent les Canucks en sept matchs: l’énergie du désespoir, ça a ses limites

Jonathan Bernier
VANCOUVER | C’est fort, l’instinct de survie, l’énergie du désespoir. Ça vous permet de repousser vos limites et de réaliser des trucs impensables. Mais parfois, il faut se rendre à l’évidence qu’il est trop tard.
C’est ce qui est arrivé aux Canucks dans le septième match de la série qui les opposait aux Oilers, lundi soir. En retard 3 à 0, ils ont profité d’une bourde de Ryan McLeod en milieu de troisième période pour s’inscrire à la marque et vivre d’espoir.
Les 10 dernières minutes ont été leur affaire. Ils les ont passées à menacer le filet de Stuart Skinner. Mais les coéquipiers de l’Albertain se sont interposés le plus souvent qu’ils ont pu en bloquant huit tirs, soit cinq arrêts de plus que le gardien lui-même.
Les Oilers, la broue dans le toupet, ont résisté et l’ont finalement emporté 3 à 2. Ce faisant, ils ont gagné leur billet pour la finale de l’Association de l’Ouest. Là où les attendent les Stars de Dallas.

Il s’agira de la deuxième présence des Oilers à cette finale en trois ans. En 2022, leur parcours s’était arrêté par un balayage de l’Avalanche.
Mardi, ce sont peut-être les joueurs des Canucks qui s’apprêteraient à traverser la frontière s’ils avaient amorcé le match avec la même intensité que celle des Oilers. En matinée, les troupiers de Kris Knoblauch avaient soutenu qu’ils devaient connaître un bon début de match pour placer leurs rivaux dans les câbles et calmer la bruyante foule réunie au Rogers Arena.
«On a complètement dominé les 40 premières minutes. Si ça n’avait pas été de [Arturs] Silovs, le pointage aurait probablement été de 5 ou 6 à 0», a indiqué Vincent Desharnais après la rencontre.
Éteindre la foule
Intenses en échec avant en multipliant les mises en échec profondément derrière le filet de Silovs, les visiteurs n’ont laissé aucune chance aux Canucks de sortir de leur zone. Même lors de la double punition mineure de Ryan McLeod, ils n’ont donné aucun tir aux locaux.
Comme façon de refroidir les ardeurs de la bruyante foule, ce n’est pas pire.
«Je pense que ça nous a fait perdre un peu de jus, a reconnu Rick Tocchet, entraîneur-chef des Canucks. Ça nous a enlevé un peu d’énergie.»
Puis, les deux premiers buts. Deux tirs de la pointe (de Cody Ceci et d’Evan Bouchard, dévié par Zach Hyman) ont eu l’effet d’un coup de masse. Disons qu’il n’y avait plus grand monde qui scandait le nom de Skinner de façon dérisoire.
D’ailleurs, il a fallu, pour les Canucks, attendre jusqu’au milieu du second engagement pour obtenir une réelle occasion de marquer. Celle de Pius Suter. Puis, Connor Garland s’est essayé avec un dangereux tir de l’enclave. Chancelant en début de séries, Skinner n’a pas bronché.
Le gars de la place
Les Canucks avaient beau vouloir jouer et gagner pour Brock Boeser, absent en raison de la formation de caillots sanguins dans l’une de ses jambes, être privés de leur meilleur marqueur dans un match aussi important, ça laisse des traces.
La courte remontée des Canucks, gracieuseté des buts de Garland et de Filip Hronek, a fait en sorte que c’est Ryan Nugent-Hopkins, un gars originaire de la région de Vancouver, qui a été crédité du but gagnant.
«Je ne le réalise pas encore. Ça se bouscule encore un peu dans ma tête, a déclaré l’attaquant de 31 ans. On a eu besoin de tout le monde pour gagner cette série et je suis content qu’on ait fait le travail. »
En fait, c’est comme si Patrick Roy, un gars de Québec, avait réussi à éliminer les Nordiques. Remarquez que c’est peut-être déjà arrivé...