Une designer québécoise freinée par les nouveaux tarifs sur les colis mise sur le Canada

Louis Deschênes
Une entrepreneure de Montréal qui fabrique des vêtements pour enfants va miser davantage sur le marché canadien à cause des nouveaux droits de douane américains sur les petits colis, en vigueur vendredi.
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Dans le contexte politique actuel, Mary-Jo Dorval admet qu’elle avait déjà diminué ses efforts pour vendre ses produits aux États-Unis, mais les nouveaux tarifs douaniers viendront freiner ses exportations.
«Faire des salons aux États-Unis, c’est quand même très cher et d’avoir des tarifs en plus, tu te demandes si ça vaut vraiment la peine», confirme la conceptrice de mode.
Avant le 29 août, les colis de moins de 800$ expédiés au pays de l’Oncle Sam étaient exempts de droits de douane.
Toutefois, le président Donald Trump a signé un décret à la fin juillet pour changer cette politique qui va toucher les plus petites entreprises.

La designer explique que son modèle d’affaires tourne essentiellement autour des ventes en ligne.
Elle offre actuellement la livraison gratuite au Canada et aux États-Unis pour tous les achats de plus de 125$
«Je le vois, il y a beaucoup de petites entreprises canadiennes comme la mienne qui vont cesser leurs ventes aux États-Unis», soutient-elle.
Populaire au Canada
En contrepartie, les humeurs de Donald Trump ont soulevé une grogne chez les Canadiens et l’entrepreneur de 38 ans a l’intention d’en profiter.
Elle va multiplier ses présences au Canada afin de développer un marché qui lui souriait déjà.
La femme d’affaires amorcera sa tournée des salons et des marchés le 11 novembre prochain à Vancouver, un périple qui va durer un mois.
«La réponse est habituellement très bonne. Montréal a tellement une belle réputation en termes de design», souligne celle qui ne pourrait vivre de sa passion si elle vendait seulement au Québec.
Elle vit de sa passion
Native du Québec, Marie-Jo Dorval a étudié la commercialisation à Montréal où elle demeure depuis 18 ans, parce que l’industrie de la mode, ça se passe dans la métropole, dit-elle.
C’est en 2016 qu’elle a vraiment trouvé sa voie en exposant ses vêtements dans un petit marché de Montréal à partir d’un projet personnel.
«En deux jours, j’ai tout vendu de l’inventaire que j’avais et maintenant c’est ce que je fais à temps plein», raconte-t-elle.
Trucs d’enfants, ainsi que sa version anglophone Kid’s Stuff, se démarque par la conception de vêtements évolutifs, «libre-genre» et écologiques pour les enfants de 0 à 12 ans.
Ce qui veut dire des couleurs plus neutres, des manches et des pantalons plus longs que l’on peut replier ainsi que du coton durable et plus extensible.

Fait à la main
Rien n’est laissé au hasard par la conceptrice qui fait tout de A à Z, du design à la production, en passant par la recherche de matériel.
«Je suis considérée comme une artisane parce que je fais encore les produits de mes mains», mentionne-t-elle en riant.
Malgré son enthousiasme, elle confirme qu’il faut être courageux pour fabriquer localement, en petites séries, des produits qui garantissent certes une qualité supérieure, mais qui sont également vendus plus cher.
«Les parents ont peut-être un peu moins de budget, mais on s’ajuste et on s’entête à trouver des solutions pour notre clientèle.»
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