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L'article provient de TVA Nouvelles
Justice et faits divers

Procès de Marc-André Grenon: les nombreuses blessures de Guylaine Potvin expliquées au jury

La victime, vivante lors de l’agression sexuelle présumée, a été tuée par la combinaison d’une strangulation manuelle et avec un lien, possiblement avec une ceinture

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Photo portrait de Pierre-Paul Biron

Pierre-Paul Biron

2024-01-23T18:30:39Z
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Guylaine Potvin a subi des blessures au niveau génital puis a été tuée par «l’effet combiné d’une strangulation manuelle et d’une strangulation au lien», conclut la pathologiste Caroline Tanguay, qui a témoigné mardi matin au procès de Marc-André Grenon.

• À lire aussi: Impossible de lier Grenon aux empreintes trouvées dans l’appartement de la victime

La Dre Tanguay, pathologiste judiciaire, n’a pas réalisé l’autopsie de Guylaine Potvin les 1er et 2 mai 2000. C’est son collègue Claude Pothel qui avait réalisé l’expertise, mais puisque ce dernier ne pratique plus, c’est la médecin qui a réalisé plus de 2400 autopsies en carrière qui a été nommée à titre d’experte pour éclairer le jury sur les causes du décès de la victime.

D’après la spécialiste, il n’existe aucune autre cause possible que la strangulation pour expliquer le décès de Guylaine Potvin, survenu dans son appartement de Jonquière le 28 avril 2000.

Compression du cou

Décrivant les observations du Dr Pothel, la pathologiste explique que «des compressions des structures du cou» étaient observables sur le corps de la victime. 

«Les marques vont démontrer de la strangulation manuelle, mais on va aussi observer une bande, une marque linéaire qui montre aussi une strangulation au lien», a décrit la Dre Tanguay. 

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Photo fournie par le Tribunal et rognée pour éviter de diffuser une image de la victime
Photo fournie par le Tribunal et rognée pour éviter de diffuser une image de la victime

Comme la bande mesurée de 2,5 à 3 centimètres de largeur était «discrète et superficielle», la pathologiste n’a pas hésité à reconnaître que la ceinture saisie dans la chambre de la victime, qui fait 3,5 centimètres, avait pu servir au meurtrier. 

«Je n’exclurais pas une ceinture [de cette largeur]. C’est une possibilité», a répondu la spécialiste au procureur de la couronne Me Pierre-Alexandre Bernard, qui lui exposait la ceinture en question.

De nombreuses pétéchies au visage de Guylaine Potvin, soit des points de couleur rouge provoqués par l’éclatement de vaisseaux sanguins, montrent également «une augmentation de la pression au niveau de la tête». 

Vivante lors de l’agression sexuelle présumée

Quant aux blessures génitales, notamment une déchirure au niveau de la vulve, qui laissent supposer une agression sexuelle grave selon la théorie de cause de la couronne, la pathologiste a expliqué qu’elles étaient fort possiblement survenues avant le décès de Guylaine Potvin.

Les importants saignements observés sur la scène de crime ont bien pu être provoqués par la période menstruelle de la victime, mais certaines blessures observées sur ses parties intimes supposent qu’elle était toujours en vie au moment où les lésions ont été provoquées.

Fournie par le tribunal
Fournie par le tribunal

«On voit une infiltration sanguine dans les tissus de la vulve et du vagin. Ce sang-là n’a pas de lien avec le sang menstruel. [...] S’il y a infiltration, il a fallu que le cœur puisse envoyer le sang dans les tissus et donc que le cœur batte encore», a décrit Caroline Tanguay, précisant que l’absence de signe de guérison place ces blessures «dans les moments proches du décès». 

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«Il peut y avoir un moment où la strangulation peut entraîner une mort cérébrale, mais où le cœur va continuer de battre un certain temps, quelques minutes», souligne la médecin pour expliquer ses observations.

14 prélèvements

La Dre Tanguay a aussi informé le jury qu’un total de 14 prélèvements pour analyse avaient été effectués sur le corps de Guylaine Potvin. 

Les prélèvements «normaux» au niveau des organes génitaux ou de la bouche de la victime ont évidemment été faits, mais des écouvillons supplémentaires ont aussi été prélevés sur ses deux seins, le gauche présentant notamment une morsure, ses mains, ses poils pubiens et sur le chandail qu’elle portait quand son corps a été découvert.

Des analyses préliminaires au microscope faites lors de l’autopsie sur les prélèvements provenant des parties génitales et de la bouche de Guylaine Potvin n’ont pas permis de confirmer la présence de spermatozoïdes. La Dre Tanguay a toutefois expliqué que ces analyses étaient «peu sensibles» et n’offraient pas de bons résultats, si bien qu’elles ne sont plus pratiquées aujourd’hui.

Les conclusions de ces 14 analyses visant à retrouver des traces d’ADN n’ont pas été présentées aux membres du jury qui devront décider du sort de Marc-André Grenon dans le cadre du témoignage de la pathologiste. 

Marc-André Grenon
Marc-André Grenon Photo Courtoisie

Le ministère public les a toutefois déjà informés en ouverture du procès qu’un profil d’ADN masculin avait pu être dressé à la suite d’analyses. Aucune correspondance n’avait toutefois pu être confirmée à l’époque.

Le contre-interrogatoire par la défense de la Dre Caroline Tanguay se poursuivra mercredi.

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