Les nerfs à vif à la CAQ


Yasmine Abdelfadel
Peu importe ce qu’on pense du gouvernement et de sa manière de gérer le bras de fer avec les médecins, il faut bien admettre que cette guerre fait mal. Très mal. Pas seulement à la réputation du gouvernement, mais à la cohésion d’une CAQ déjà à fleur de peau.
Après la démission du Dr Carmant la semaine dernière, puis un caucus tendu vendredi, voilà qu’on apprend que la députée Isabelle Poulet était sur le point de claquer la porte. Le premier ministre et son entourage ont réussi à la retenir, du moins pour l’instant, mais le mal est fait. Le ver est dans la pomme bleue.
Le timing
Ce qui intrigue, c’est le moment choisi. Pourquoi maintenant? Pourquoi une députée songerait-elle à partir après avoir elle-même voté pour la loi spéciale, après avoir eu droit aux explications, aux séances de questions, aux discussions en caucus? Ce n’est pas comme si la loi était tombée du ciel à trois heures du matin.
La vraie question, c’est celle-là: les députés savent-ils vraiment sur quoi — et pour quoi — ils votent? Ou bien découvrent-ils le contenu de leur propre projet de loi dans Le Journal de Montréal?
Sauve qui peut
On comprend qu’ils soient nerveux: les sondages dégringolent, les citoyens se plaignent, et dans leurs bureaux de comté, les téléphones sonnent comme dans une centrale d’urgences. Mais il ne faut pas faire semblant de tomber des nues. Le premier ministre avait annoncé, répété, martelé qu ça allait brasser. La dessus, il a tenu promesse. Il l’a même soumis au caucus précédemment, et son approche avait été approuvée.
Alors, pourquoi ce sursaut de courage soudain? Peut-être que ce n’est pas du courage, finalement. Peut-être juste un bon vieux réflexe de survie politique.
Parce que quand le bateau tangue, il y a toujours quelqu’un pour chercher la chaloupe avant tout le monde.