Les moments marquants de la carrière de Jacques Martin

Étienne Bouchard
À 71 ans, l’entraîneur Jacques Martin effectuera un retour derrière un banc de la Ligue nationale de hockey (LNH) et son nom a une consonnance familière pour des partisans issus de générations différentes.
Le Franco-Ontarien remplacera sur une base intérimaire D.J. Smith, congédié lundi par les Sénateurs d’Ottawa après quatre revers consécutifs et au cœur d’un voyage difficile dans l’Ouest. Connu notamment au Québec, le pilote d’expérience affiche d’ailleurs 1294 matchs au compteur et commencera à en ajouter dès mardi. S’il n’a jamais remporté la coupe Stanley en tant qu’instructeur-chef, Martin possède une feuille de route des plus étoffées. Ses 613 gains à vie lui valant le 22e rang de l’histoire du circuit le montrent bien.
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Voici les équipes pour lesquelles il a œuvré comme entraîneur, en chef ou adjoint, dans la LNH.
-Blues de St. Louis, 1986 à 1988
Âgé à l’époque dans la trentaine, le gagnant de la Coupe Memorial avec les Platers de Guelph et du titre de pilote de l’année de la Ligue junior de l’Ontario en 1985-1986 a reçu l’appel tant attendu peu après. Il effectue donc ses débuts comme entraîneur-chef de la LNH avec les Blues qui misent sur le flamboyant directeur général Ronald Caron. Le séjour de deux ans de Martin à St. Louis fut plutôt mitigé. Incapable de jouer pour ,500 en saison régulière, sa troupe a accédé aux séries à chaque occasion, mais a enlevé les honneurs d’une seule série. Il a subi le couperet après l’élimination du club en 1988.
-Blackhawks de Chicago, 1988 à 1990
C’est sous les ordres du colérique entraîneur-chef des Blackhawks, Mike Keenan, que Martin a poursuivi sa carrière dans la ligue, cette fois comme adjoint du nouvel entraîneur embauché à Chicago. Pendant deux ans, il s’est trouvé aux premières loges pour assister aux performances de Denis Savard, de Steve Larmer et d’un jeune Jeremy Roenick. Les deux années, les hommes de Keenan ont atteint la finale de l’Association de l’Ouest, s’inclinant devant les éventuels champions à chaque fois.
-Nordiques de Québec et Avalanche du Colorado, 1990 à 1993, 1995 et 1996

Martin a passé quelques saisons dans l’organigramme des Nordiques de Québec, où il a épaulé les instructeurs-chefs Dave Chambers et Pierre Pagé. Il a notamment pendant la dernière campagne de Guy Lafleur en 1990-1991 et a bien vu Pagé enguirlander Mats Sundin au banc des joueurs durant les derniers instants de la série de premier tour contre le Canadien au printemps 1993. Après avoir dirigé le club-école du fleurdelisé à Cornwall en 1993-1994, il est revenu dans la Vieille Capitale pour aider Marc Crawford au cours de la saison écourtée, celle marquant la fin des Nordiques. À l’image des autres membres de l’effectif, Martin a déménagé ses pénates à Denver. Cependant, il a quitté l’Avalanche et son DG Pierre Lacroix à la fin janvier 1996 pour obtenir une opportunité plus attrayante ailleurs.
-Sénateurs d’Ottawa, 1996 à 2004

Cette occasion, ce fut celle offerte par les Sénateurs qui venaient tout juste d’emménager au Paladium (maintenant le Centre Canadian Tire). C’est à Ottawa où Martin s’est davantage fait connaître comme entraîneur-chef de la LNH. En 1996-1997, il a mené la concession vers la première qualification en séries de son histoire et un an plus tard, les «Sens ont gagné un duel éliminatoire en renversant les Devils du New Jersey, premières têtes de série dans l’Est. Puis, en 1998-1999, le club a récolté 103 points, permettant à son pilote d’obtenir le trophée Jack-Adams. D’ailleurs, menée entre autres par Daniel Alfredsson et Marian Hossa, la formation a amassé au moins 40 victoires à cinq reprises sous les ordres du Franco-Ontarien. Malheureusement pour lui, les succès en saison ne se sont pas transposés en séries, même si les siens ont joué en finale de l’Est en 2003, après une récolte de 52 gains dans le calendrier régulier. Les Sénateurs se sont notamment butés quatre fois aux Maple Leafs de Toronto, incluant au tour initial en 2004. Ce revers fut de trop et il a été limogé.
-Panthers de la Floride, 2005 à 2008
Embauché par les Panthers et leur DG Mike Keenan peu après son départ de la capitale canadienne, Martin a dû patienter plus d’un an avant de diriger en Floride, conflit de travail oblige. À Sunrise, il a vécu plus de frustration qu’autre chose, en dépit de trois saisons supérieures à ,500. Celles-ci se sont conclues par autant d’exclusions des séries, même si Roberto Luongo était son gardien numéro 1 en 2005-2006. Cependant, l’entraîneur a pris le rôle de DG à la suite de la démission de son patron en septembre 2006 et a porté les deux chapeaux jusqu’en 2008. Malgré son congédiement comme entraîneur au profit de Peter DeBoer, il est demeuré le DG du club pour un an avant de délaisser son emploi en mai 2009.
-Canadien de Montréal, 2009 à 2011

Le passage de Martin chez le Tricolore a été parsemé de hauts et de bas. Embauché pour remplacer Bob Gainey qui venait de compléter par intérim la campagne précédente derrière le banc, il a permis au Canadien de se qualifier de peine et de misère en séries 2010. Celles-ci ont été marquées par les performances renversantes du gardien Jaroslav Halak, qui mené Montréal à la finale de l’Est. La saison subséquente fut beaucoup moins glorieuse. L’organisation a remercié son pilote en décembre pour assigner son adjoint Randy Cunneyworth à sa place. Le Bleu-Blanc-Rouge a fini le calendrier dans la cave de son association.
-Penguins de Pittsburgh, 2013-2014, de 2016 à 2020
Les partisans ont revu Martin quelques années plus tard, comme assistant chez les Penguins. Avec Mike Sullivan comme entraîneur-chef, il a donc vu Sidney Crosby gagner ses deuxième et troisième coupes Stanley, en 2016 et 2017. En plus de côtoyer les Evgeni Malkin, Kristopher Letang et Marc-André Fleury, il a momentanément agi comme conseiller senior aux opérations hockey durant plus d’un an, en 2014 et 2015. L’élimination aux mains du Canadien en ronde de qualification en août 2020 a sonné le glas de Martin à Pittsburgh.
-Rangers de New York, 2021
Lors d’une campagne écourtée par la pandémie, Martin a œuvré comme adjoint de David Quinn chez les Rangers de New York. Il a du même coup assisté à la première saison de la carrière du Québécois Alexis Lafrenière, ainsi qu’à l’éclosion du gardien Igor Shesterkin. Malgré tout, les Blueshirts ont raté les séries et ils ont procédé à un remue-ménage au sein de leur personnel d’instructeurs, de sorte que l’entraîneur s’est de nouveau retrouvé sur la voie d’évitement. Depuis, il avait décroché un poste de consultant chez les Frontenacs de Kingston, dans le circuit junior ontarien, en 2022, pour ensuite recevoir un mandat similaire des Sénateurs il y a quelques semaines.