Un «abus de pouvoir alarmant»: les militaires déployés à Los Angeles vont rétablir «l'ordre», dit Trump

Des affrontements à Los Angeles ont encore opposé dimanche les forces de sécurité à des manifestants contre la politique migratoire du président Donald Trump, qui dit être prêt à envoyer des troupes partout où ce serait nécessaire.

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Plusieurs dizaines de manifestants bloquent depuis dimanche après-midi une autoroute de la mégapole californienne dans un face-à-face tendu avec les forces de l’ordre, qui a procédé à quelques arrestations et fait usage de gaz lacrymogènes, y compris contre des journalistes. Des manifestants ont par ailleurs incendié plusieurs voitures.

« C’est sûr que je n’irai pas me promener dans ce coin-là. C’est assez drastique [ce que Trump fait] », témoigne Isabelle Grégoire, une Québécoise qui vit à une vingtaine de kilomètres des manifestations.

Donald Trump, qui a déployé 2000 membres de la Garde nationale pour tenter de contenir ces manifestations contre sa politique migratoire, a promis hier « un retour à l’ordre » et ajouté qu’il n’excluait pas l’envoi de troupes ailleurs aux États-Unis en cas de besoin.

Reste chez toi

« Mon chum s’est fait dire de rester à la maison et de ne pas aller au centre-ville pour le travail », poursuit Mme Grégoire.

Le déploiement de la Garde nationale intervient après deux journées de manifestations marquées par des heurts et des violences à Los Angeles, où réside une importante population hispanique, des habitants tentant de s’interposer face aux arrestations musclées d’immigrés menées par la police fédérale de l’immigration (ICE). Environ 300 gardes sont arrivés dimanche matin.

La Garde nationale, force armée de réserve, est le plus souvent mobilisée lors de catastrophes naturelles.

Les gouverneurs des États démocrates ont d’ailleurs fustigé un « abus de pouvoir alarmant » après que Donald Trump a unilatéralement ordonné cet envoi de militaires, contre l’avis des autorités locales et du gouverneur démocrate Gavin Newsom.

« La décision du président Trump de déployer la Garde nationale en Californie est un abus de pouvoir alarmant », ont insisté les gouverneurs dans un communiqué commun.

Criminels étrangers

Évoquant une « invasion » des États-Unis par des « criminels venus de l’étranger », Donald Trump a érigé la lutte contre l’immigration clandestine en priorité absolue, et communique abondamment sur les arrestations et expulsions d’immigrés.

Menées jusque dans des tribunaux du pays, ces dernières ont plongé dans la terreur des millions d’immigrés sans statut légal.

« On en entend beaucoup parler. On voit Trump qui dit si vous n’avez pas vos dossiers, vous n’êtes pas légal, on va vous déporter. On a tous nos visas légaux, mais c’est un peu épeurant », commente Isabelle Grégoire.

« Pour moi, ce n’est que de la politique », a fustigé la mairesse Karen Bass, tandis que le gouverneur de Californie Gavin Newsom a lui dénoncé une mesure « délibérément incendiaire » qui ne fait « qu’aggraver les tensions ».

– Avec l’AFP