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L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

Les limites de la solidarité

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Photo portrait de Guillaume St-Pierre

Guillaume St-Pierre

2022-03-07T10:00:00Z
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LONDRES | Officiellement, Justin Trudeau entame aujourd’hui une brève, mais vaste tournée diplomatique en Europe pour montrer sa solidarité avec le peuple ukrainien.

Mais ce sera surtout du coût à court et long terme de cette solidarité dont il sera question. De sa limite aussi. 

Le gouvernement Trudeau a déjà commencé à nous mettre en garde sur les contrecoups de cette guerre. 

L’Occident ressent lui aussi les effets des sanctions économiques qu’il a imposées à la Russie, à commencer par le prix de l’essence. 

Il faudra aussi loger et nourrir des centaines, voire des millions de réfugiés ukrainiens qui fuient vers l’Europe. Ils seront nombreux à vouloir s’établir chez nous. 

Fini les platitudes !  

Justin Trudeau prêchera essentiellement aux convertis en rencontrant les leaders anglais, allemands, polonais et des pays baltes. 

Quoi que Boris Johnson se fasse tirer l’oreille pour qu’il élargisse ses sanctions aux nombreux oligarques qui cachent leurs fortunes à Londres, ou « Londongrad ».

La principale question demeure : comment aider le peuple ukrainien devant l’envahisseur ? 

« En a-t-on fait assez pour l’Ukraine ? La réponse honnête est non », a tranché hier dans une lettre ouverte au New York Times le premier ministre Johnson. 

Fini la « complaisance » avec Poutine, de « tendre l’autre joue », et les « platitudes réchauffées » sur le respect de l’ordre mondial. 

L’heure est à l’action.

Mais laquelle ? 

Dilemme moral

C’est là que ça se complique et que les bonnes intentions de M. Johnson et de l’Occident frappent un nœud.

Oui à une mobilisation internationale humanitaire, à donner des armes aux résistants, à des sanctions plus sévères, à plus de troupes en Europe centrale, à débarrasser l’Europe du gaz russe.

Mais encore et toujours cette fameuse ligne rouge : 

« Ce conflit n’a rien à voir avec l’OTAN », et la grande alliance militaire n’a aucune intention d’y accueillir l’Ukraine de sitôt, a encore répété Boris Johnson. 

En somme, les Ukrainiens devront continuer à porter seuls le coût humain de ce conflit sanglant, dans l’espoir d’éviter l’escalade nucléaire avec la Russie.

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