41 milliards $ d’engagements pour les libéraux
Nicolas Lachance | Bureau parlementaire
Les multiples promesses du Parti libéral de Dominique Anglade coûteront près de 41 milliards $ sur cinq ans, ce qui fera augmenter la dette du Québec de 5 G$. Si elle est élue, la formation repousserait de 7 ans le retour à l’équilibre budgétaire.
• À lire aussi: Cadre financier: le PLQ «irresponsable» dit Legault
• À lire aussi: Réduction de GES: QS mise sur la bonne volonté des Québécois
• À lire aussi: Le PQ propose un salaire minimum à 18 $ de l’heure
Ce n’est «absolument pas» une orgie de dépense, soutient la cheffe libérale.
«C’est à la fois équitable et à la fois responsable», dit-elle, indiquant que l’inflation, la crise de la pénurie de main-d’œuvre et la crise climatique justifient ces dépenses.
«À la CAQ aujourd’hui, on hypothèque l’avenir de nos enfants et on continue d’envoyer des chèques pour essayer de régler des crises», critique Dominique Anglade.
Afin de financer ses baisses d’impôts pour la classe moyenne et la création de son allocation pour les aînés de 2000 $, le PLQ est prêt à assumer des déficits durant 7 ans, selon le cadre financier du parti présenté dimanche matin dans un hôtel de Montréal.
Le parti soutient qu’en raison du cycle économique actuel, il faut prendre des mesures musclées.
Ainsi, le «Plan portefeuille» de parti libéral fera augmenter les dépenses de l’État de 41 milliards $, a confirmé Mme Anglade, en compagnie de son équipe économique.
Faire payer les riches
Grâce à la lutte aux paradis fiscaux, une nouvelle taxe pour les institutions financières, une autre sur les immeubles non occupés à Montréal et l’augmentation des impôts pour les super-riches gagnant 300 000$ et plus, le PLQ estime pouvoir récupérer 12 G$ de revenus supplémentaires.
«C’est un message d’équité qu’on envoie», a relaté la cheffe pour expliquer sa promesse de faire payer les riches. «Il y a un certain nombre de crises auxquelles il faut faire face et tout le monde doit faire sa part. Ceux qui ont plus de moyens doivent également faire leur part.»
Fonds des générations
Le PLQ compte continuer les versements prévus au Fonds des générations.
Ainsi, le parti de Mme Anglade empruntera sur les marchés afin de l’injecter dans ce Fonds qui procure plus de rendements.
«Ne pas contribuer au Fonds des générations, c’est laisser de l’argent sur la table», a expliqué le candidat dans Marguerite-Bourgeois, Frédéric Beauchemin. «Nous, on ne veut pas pelleter pour la prochaine génération.»
À terme, d’ici cinq ans, le déficit sera de 5 milliards de plus que ce qui était prévu dans le rapport préélectoral.
Il s’agit de la première formation qui dépose son cadre chiffré et expliqué, basé sur ce rapport qui a été considéré par la Vérificatrice générale de «plausible».
Environ 40% des nouvelles réductions budgétaires sont liées aux baisses d’impôts et taxe, puis l’autre 60% en raison des nouvelles mesures d’aide qui sont prévues pour les citoyens, comme les engagements pour vaincre la pénurie de main-d’œuvre.
Le déficit moyen, après le versement au Fonds de générations, serait de 5 milliards par années, soit moins de 1% du PIB.
L’objectif du PLQ est d’atteindre un ratio dette/PIB de 32% d’ici environ 8 ans, grâce à la croissance économique.
«Disqualifiés»
Avec leur cadre financier, les libéraux «viennent de se disqualifier à Laval», a commenté le premier ministre sortant, François Legault, alors qu’il participait à un dîner militant dans le comté de Fabre.
- Avec la collaboration de Marc-André Gagnon, Bureau parlementaire
Coûts des 5 principaux engagements électoraux du PLQ sur 5 ans
- Baisse d’impôt de la classe moyenne (jusqu’à 1125$ par personne) : 12 G$
- Allocation pour les aînés (2000$ aux 70 ans et plus) : 10 G$
- Déduction impôt des travailleurs expérimentés (65 ans et plus) : 2,5 G$
- Exemption TVQ sur les produits essentiels : 1,9 G$
- Gratuité des projets pédagogiques : 1,5 G$