Les libéraux célèbrent Philippe Couillard et souhaitent un retour à la «rigueur» budgétaire
«La soi-disant austérité a nui beaucoup» au PLQ, reconnaît l’ancien premier ministre

Marc-André Gagnon
BROMONT – Les libéraux réunis en conseil général à Bromont prônent un retour vers la «rigueur» budgétaire, comme celle qui a marqué les années de gouverne de l’ancien premier ministre Philippe Couillard, à qui ils ont rendu hommage samedi.
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«Philippe Couillard, à plus d’un titre, est une source d’inspiration», a expliqué en début de journée le chef par intérim Marc Tanguay, en laissant entendre que la relance de son parti passe par un retour à la «rigueur» budgétaire du dernier gouvernement libéral majoritaire.

«Quand on est arrivé au pouvoir en 2014, le Parti Québécois nous avait laissé des milliards en déficit. On a été capable de déposer quatre budgets équilibrés, de laisser à François Legault un surplus budgétaire de 7 G$», a rappelé M. Tanguay.
«Est-ce que tout a été parfait? Non», a avoué le chef libéral par intérim, qui refuse d’adhérer à «l’étiquette négative» de l’austérité, synonyme de coupures dans les services publics. «La rigueur, je pense que c’est le maître mot», a insisté M. Tanguay.
L’austérité a fait mal, reconnaît Couillard
Lors d’une mêlée de presse, en soirée, l’ancien premier ministre Couillard a lui-même reconnu que cette étiquette a fait mal au PLQ. «Il y a eu beaucoup d’agitation après l’élection de 2018 au sujet de la soi-disant austérité. Ç’a nui beaucoup au parti, et ce n’était pas exact. Oui, il y a eu une restriction des dépenses pendant une courte période, mais avec un bénéfice énorme», a dit M. Couillard.
La résolution-cadre sur laquelle 400 militants sont appelés à se pencher en fin de semaine propose notamment de «présenter au cours de la première année de son mandat un plan de retour à l’équilibre budgétaire».
«Dans cette proposition-là, ce je vois, c’est un Parti libéral du Québec qui est rigoureux, un parti qui veut de saines finances publiques, a expliqué M. Tanguay. Mais il est clair que nous, on ne pardonne pas à François Legault de nous faire faire un déficit historique de 11 G$.»
Sacrifices
«Moi, je suis fier du bilan de Philippe Couillard», a commenté le libéral André Fortin, qui a été membre de son conseil des ministres.
«Ces décisions difficiles que Philippe Couillard a prises, ce n’est pas tous les premiers ministres qui auraient osé les prendre», a souligné le député de Pontiac, qui constate qu’il y a de nouveau «un ménage à faire» dans les finances publiques.
«On a pris des décisions difficiles, parce que gouverner, c’est faire les choix», a déclaré à ce sujet M. Couillard, dans un discours prononcé au terme de la cérémonie hommage organisée pour célébrer sa victoire de 2014.
«Il fallait une bonne dose de courage, [...] le vrai courage, pas celui dont on parle pendant une campagne électorale», a-t-il ajouté.
Hommage senti
Pour souligner ce 10e anniversaire, le PLQ a enchaîné les témoignages d’anciens chefs, d’anciens membres de cabinet et de politiciens d’ici et d’ailleurs qui ont côtoyé M. Couillard.
Les anciens premiers ministres Daniel Johnson et Jean Charest ont notamment participé à l’hommage rendu à M. Couillard. Les ex-chefs Jean-Marc Fournier, Pierre Arcand et Dominique Anglade étaient aussi présents.
Inscription de l’île d’Anticosti sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, création de 250 000 emplois et augmentation de la cote de crédit du Québec font entre autres partie des grandes réalisations soulignées pendant la cérémonie.
«Le REM n’existerait pas si Philippe Couillard n’avait pas été là, on lui doit ça. Le REM, c’est le legs de Philippe Couillard», a déclaré l’ex-cheffe libérale Dominique Anglade, qu’on a peu revue depuis son départ de la scène politique.
«Il pourra se vanter [...] surtout d’avoir laissé un surplus de huit milliards de dollars à son successeur», a lancé l’ancien premier ministre Jean Charest.

«Une chose que nous ne reverrons plus jamais pour l’avenir prévisible au Québec», a ajouté M. Charest, en faisant éclater de rire toute la salle.
D’ex-premiers ministres des provinces canadiennes, l’ancien maire de Québec Régis Labeaume et l’ex-président français François Hollande, pour ne nommer que ceux-là, ont également participé à la cérémonie en l’honneur de M. Couillard via un enregistrement vidéo.
Couillard ému
Touché par tous ces témoignages, M. Couillard est monté sur scène pour prononcer un discours axé sur l’unité, le fédéralisme et l’inclusion. Il a notamment mis les Québécois en garde contre le discours du «Québec victime», du «Québec revanchard».
«Il faut s’opposer à ce discours-là qui nous rend faibles, a déclaré celui qui a été premier ministre de 2014 à 2018. Quand on se présente comme victime, on dit au monde entier que nous sommes faibles et moi je n’ai jamais accepté ça.»
Il a également insisté sur l’importance de participer au succès de la fédération canadienne. «Pour nous libéraux, pas question de rester sur les lignes de côté de ce pays que nous avons bâti et qui est le nôtre», a lancé l’ancien député de Roberval. «Le Québec ou le Canada? Nous disons les deux, c’est notre héritage», a-t-il martelé.
PSPP, source d’inspiration du PLQ?
Alors que plusieurs libéraux veulent s’inspirer de ses années passées au pouvoir, M. Couillard dit voir en Paul St-Pierre Plamondon une source d’inspiration pour la suite des choses au PLQ.
«Ce que je retiens de la montée du Parti Québécois, [...] c’est qu’un chef qui affirme clairement ses principes est respecté et écouté par la population, a-t-il analysé en répondant aux questions des journalistes. Je pense qu’une bonne partie, et ça doit nous servir d’indicatif pour le Parti libéral, [...] du succès de M. Plamondon, [...] c’est qu’il a dit: Voici exactement ce à quoi je crois et ce que veux faire.»
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