Les Leafs sont une cause désespérée

Marc de Foy
Je commence avec une question que j’avais posée le 30 avril 2024. Ça allait comme suit: qui des Leafs ou du Canadien va remporter la Coupe Stanley en premier?
À ce moment-là, le Tricolore était en vacances depuis deux semaines, ayant raté les séries éliminatoires pour une troisième année consécutive. Les Leafs, quant à eux, se trouvaient dans une position précaire au premier tour des séries. En déficit 1-3 face aux Bruins, ils étaient déjà enterrés par tout le monde.
La situation se répète cette année pour l’organisation torontoise. Certains de ses fans désespérés ont lancé leur chandail sur la glace et sorti les pelles à la suite de la coûteuse et humiliante défaite de leur équipe face aux Panthers de la Floride mercredi soir.
Rien ne dit que les funérailles auront lieu à Sunrise vendredi. L’an dernier, les Leafs avaient remonté la côte en créant l’égalité face aux Bruins. Ils perdirent le septième match dans une série qui avait été chaudement disputée. Mais l’entraîneur Sheldon Keefe avait payé la note.
Amélioration en défense
L’embauche de Craig Berube, un coach de la vieille école qui a mené les Blue de St.Louis à la coupe en 2019, était bien vue. On disait qu’il était l’homme tout désigné pour prendre en main une bande de joueurs sous-performants.
Un changement notable s’est opéré au plan défensif en saison régulière. Les Leafs ont grimpé du 21e rang qu’ils occupaient au chapitre des buts accordés l’an dernier jusqu’à la huitième position. Berube semblait bien avoir mis l’équipe à sa main.
Les Leafs ont continué sur leur lancée au premier tour des séries en prenant la mesure des Sénateurs d’Ottawa, puis en remportant les deux premiers affrontements de la série qui les oppose aux Panthers. Mais tout s’est arrêté lorsqu’ils ont échappé la troisième rencontre en prolongation.
Depuis, rien ne va plus!
Ça doit être drôlement décourageant d’être partisan de cette équipe. Bon an, mal an, les Leafs jouent à guichets fermés depuis 1946. C’est ce qu’on appelle de la fidélité. Mais l’équipe a une lourde dette envers ses sympathisants. Les Torontois n’ont pas vu la coupe Stanley défiler dans leur ville depuis 1967, tout le monde sait ça.
Matthews a-t-il la passion?
Dans son texte d’après-match, l’autre soir, la chroniqueuse réputée du Toronto Star Rosie DiManno a écrit une chose qui en dit long sur le comportement d’Auston Matthews.
«Il n’était pas particulièrement frappé par le résultat, mais on a rarement vu le capitaine sans son masque», a commenté Rosie.
Dit autrement, Matthews n’est pas homme à afficher ses émotions. Sauf qu’à la voir sur la glace, c’est à se demander s’il en a.
On parle quand même du capitaine des Maple Leafs de Toronto. Capitaine pour qui, rappelons-le, la haute direction a tassé le vétéran John Tavares pour lui attribuer le rôle cette saison.
C’est vrai que Matthews a l’air morne, ce qui ne correspond pas à l’image type du joueur de hockey.
Observez-vous Connor McDavid?
Depuis l’an dernier, le capitaine des Oilers d’Edmonton joue avec la rage au cœur. Si vous ne l’avez pas vu, fouillez sur YouTube pour entendre le discours véhément qu’il a fait à ses coéquipiers après une défaite des siens contre les Panthers en finale l’an dernier.
La coupe, il la veut à tout prix!
Fin du quatuor de luxe
On ne sent pas cette passion chez Matthews, ni chez Mitch Marner, ni chez William Nylander. Tavares n’a jamais rien gagné non plus. On dit depuis longtemps que les Leafs ont mis tous leurs œufs dans le même panier. Mais il y a lieu de penser que le quatuor mentionné plus haut achève.
Tavares et Marner deviennent admissibles à l’autonomie complète le 1er juillet et il serait surprenant que les deux reviennent à Toronto la saison prochaine.
Le président de Maple Leaf Sports and Entertainment, Keith Pelley, devra étudier sérieusement aussi le cas de Brendan Shanahan, sous qui les Leafs n’ont gagné que deux rondes des séries en 11 ans.
Bon, je vous repose la question: qui des Leafs ou du Canadien va remporter la Coupe Stanley en premier?