Convention collective: les joueurs et la LNH dans une position rare
Il ne semble pas y avoir de tensions, malgré les négociations qui vont bientôt s’amorcer pour le renouvellement de la convention collective

Dave Lévesque
Les négociations pour la prochaine convention collective dans la Ligue nationale de hockey (LNH) ne sont pas commencées, mais tout semble baigner.
À moins de deux heures du coup d’envoi de la Confrontation des 4 nations, le commissaire de la LNH, Gary Bettman, et le directeur général de l’Association des joueurs, Marty Walsh, étaient assis l’un à côté de l’autre lors d’une conférence de presse, et ils semblaient s’entendre comme larrons en foire. Ça tranche avec ce qu’on voyait du temps où Donald Fehr menait les affaires des joueurs. La camaraderie semblait réelle plutôt que posée pour faire plaisir aux caméras.
Dans les 30 dernières années, il a été rare de voir la LNH et l’Association des joueurs avoir d’aussi bons rapports que ceux qui semblent exister en ce moment.
L’entente actuelle est valide jusqu’à la fin de la saison 2025-2026. On comprend donc qu’il commence à presser que les négociations s’amorcent entre les deux parties, mais rien ne semble presser pour Gary Bettman.
«Je suis sûr que tout va bien se passer, a assuré le commissaire. Je sais que nous avons annoncé que nous commencerions les négociations en février, mais on les amorcera quand Marty me dira qu’on les commencera.»
«Je ne crois pas que ça sera bien long», a rigolé Marty Walsh en lui donnant presque un coup de coude amical.
Changement de ton
Le dernier lock-out de la LNH remonte à la saison 2012-2013, qui avait d’ailleurs été écourtée à 48 parties. Il semble très peu probable que l’on revive un tel scénario cette fois-ci.
Il y a un changement de ton radical dans le camp des joueurs. Marty Walsh semble être un homme qui veut voir les choses avancer dans la bonne direction.
«Je suis un syndicaliste, l’important est d’avoir une bonne communication. La semaine dernière, on a annoncé un rehaussement du plafond salarial. Il y a un bon rythme qui s’est installé, et on ne veut pas le perdre.»
Quant à Gary Bettman, il ne parle pas encore de retraite, alors il veut certainement que son sport poursuive sa progression et continue d’afficher un état de santé intéressant.
«J’aime ce que je fais, je n’ai pas de plan immédiat de faire autre chose. Oui, j’ai 72 ans. Je ne peux pas faire ça pour toujours. Mais tant que j’aurai l’énergie et le désir de le faire, je vais continuer.»
Pour le pays
Par ailleurs, un collègue a tenté de savoir quel montant d’argent les joueurs recevront pour participer à la Confrontation des 4 nations, mais il n’y a pas eu de réponse claire.
«Il y a une compensation financière pour les joueurs et il y a un prix pour les joueurs de l’équipe gagnante», a fait valoir l’ancien joueur du Canadien Ron Hainsey, qui est désormais directeur général adjoint de l’Association des joueurs.
Le commissaire adjoint de la LNH, Bill Daly, a cependant laissé entendre que le chèque n’était pas très gros.
«C’est d’abord pour l’amour du pays, parce qu’ils renoncent à des vacances, et leur compensation n’est pas si grosse que ça.»
Puisqu’il est question de patriotisme, Daly sait qu’il y a un risque d’entendre des huées lors de l’hymne national américain jeudi et samedi à Montréal.
«Les gens ici sont mécontents, et ils l’ont laissé savoir. La négativité s’est amenuisée au cours de la dernière semaine», a-t-il laissé tomber, en espérant sans doute qu’il n’y ait pas de controverse à gérer avant que le tournoi se déplace à Boston pour les derniers matchs.