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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

Les jeunes de 15-19 ans ont de la difficulté à se trouver un emploi: comment décrocher un emploi quand la compétition est si forte?

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Photo portrait de Karman Kong

Karman Kong

2025-06-05T23:00:00Z
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Je travaille depuis que j’ai 14 ans. Pendant mes études, j’ai été caissière au Mcdo, monitrice de camp de jour, hôtesse dans un restaurant, étudiante dans un bureau de notaire, et j’en passe. Travailler me donnait confiance en moi, j’avais l’impression de faire quelque chose d’utile de mes étés.

J’ai donc été consternée d’apprendre que le taux de chômage des 15 à 19 ans est trois fois plus élevé que pour l’ensemble de la population québécoise, soit 17% contre 5%.

En mai 2025, les offres d’emploi estivales ont chuté de 22% par rapport à l’an dernier.

«Prof de secondaire 5 ici, mes élèves sont découragés. Très difficile de se trouver une job», confie une lectrice.

«Ma fille à l’université est rendue à plus de 70 CV et aucune réponse», ajoute une autre.

«Les jeunes trouvaient des emplois partout il y a deux ans alors qu’il y avait pénurie de main-d’œuvre et maintenant, c’est l’inverse: les postes d’entrée se comblent très rapidement et la compétition est très forte, ce qui pénalise les jeunes», déclare Cynthia Brouillard, conseillère en développement professionnel auprès de Carrefour Jeunesse Emploi.

En personne

Mme Brouillard conseille aux jeunes de personnaliser leur démarche: adapter son CV et lettre de présentation au poste convoité, utiliser son réseau de contacts, aller rencontrer l’employeur en personne, etc. Elle ajoute que «ce qu’il ne faut pas faire, c’est de rester sur les sites de recherche d’emploi, parce que la compétition est trop grande et on a besoin de se démarquer du lot».

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Dans ce contexte, la connaissance de soi est primordiale. Comme disait mon prof de cégep, «pour vendre sa salade, il faut savoir ce qu’il y a dedans». Les jeunes en recherche d’emploi doivent donc commencer par bien connaître leurs forces et leurs compétences, pour savoir ce qu’ils peuvent offrir à l’employeur.

Pour ce faire, ils peuvent s’inspirer de leurs expériences à l’école, des activités parascolaires ou sportives, le bénévolat ou même de l’aide qu’ils apportent à la famille, même s’ils ne sont pas rémunérés.

Un dernier conseil: travailler son «savoir-être» (ses soft skills), comme la communication, la capacité de travailler en équipe, les codes sociaux reliés à un milieu de travail, quoi dire ou ne pas dire, etc.

200 embauches par an

J’ai parlé avec Sylvie (nom fictif), propriétaire d’une épicerie d’une grosse bannière à Longueuil, qui embauche 200 jeunes par année. 

«Je reçois 50 CV par jour maintenant, alors qu’il y a deux ans, on embauchait n’importe qui avec deux jambes et deux bras, faute de main-d’œuvre».

Elle me confirme que l’approche en personne est «gagnante», puisque cette technique lui permet de se faire une première impression. Pour elle, la disponibilité du candidat est cruciale (soirs et week-ends), puisque la moitié de son chiffre d’affaires se fait durant la fin de semaine.

En revanche, les commerces comme le Mcdo, le Tim Hortons et les pharmacies seront plus conciliants avec les horaires. Plusieurs lectrices m’ont également confié que travailler dans une crèmerie en été peut rapporter jusqu’à 30$, voire 40$ l’heure avec le pourboire!

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