Montée d’Omicron: face aux «retards» dans le réseau de la santé, les infirmières sonnent l’alarme
Vincent Larin
Face au «retard» observé dans la préparation du réseau de la santé devant la montée fulgurante du variant Omicron, les infirmières pressent Québec de réinstaurer les mêmes mesures de protection que lors des vagues précédentes.
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Dans un courriel adressé lundi par la présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ), Julie Bouchard, au ministère de la Santé et dont l’Agence QMI a obtenu copie, cette dernière fait part de «sérieuses préoccupations».
Elle y prie le sous-ministre associé à la Santé, Vincent Lehouiller, «de remettre, sans autre délai additionnel, les mesures de prévention en place lors des vagues précédentes afin de protéger le personnel soignant et les patient-e-s».
Julie Bouchard déplore également que les nouvelles mesures annoncées jusqu’ici par Québec pour limiter la propagation du virus dans les hôpitaux ne soient pas suffisantes.
Mise en garde
Parmi celles réclamées d’urgence par la FIQ : la détermination de zones chaudes, tièdes et froides, la réduction de la mobilité du personnel au maximum, l’accès à des masques de type N-95 pour tous les soignants et une ventilation adéquate et efficace des hôpitaux.
Selon nos informations, la missive du syndicat serait restée lettre morte à Québec. Le cabinet du ministre de la Santé, Christian Dubé, à qui une première lettre avait été adressée jeudi dernier, n’a pas tout de suite répondu à une demande de commentaires.
De plus, Julie Bouchard met «sérieusement en garde» le gouvernement quant à la possibilité d’employer en zone chaude du personnel déclaré positif à la COVID-19, mais asymptomatique, une option évoquée lundi par le ministre de la Santé, Christian Dubé.
«Il serait irresponsable d’exposer d’autres travailleuses essentielles dès lors où nous aurons besoin de toutes les ressources pour soigner la population infectée, dit-elle. Nous vous pressons de reculer sur cette mesure qui pourrait compromettre sérieusement la sécurité des milieux de soins et la confiance du public envers ceux-ci.»
Un drame comme au printemps 2020?
La FIQ juge également «hautement préoccupante» la situation dans les CHSLD où le «manque de personnel dans plusieurs installations et le recours encore très fréquent à la main-d’œuvre indépendante (MOI) pourraient entraîner des conséquences graves sur la sécurité, la continuité et la qualité des soins».
«Nous souhaitons à tout prix éviter que le drame vécu au printemps 2020 ne se reproduise. Nous ne sommes pas à l’abri d’éclosions dans les centres d’hébergement et nous devons être préparées à affronter le pire», s’inquiète Julie Bouchard.
Le cabinet du ministre de la Santé, Christian Dubé, a réagi mardi en affirmant que «bien avant la demande la FIQ, le réseau de la santé était en action».
«Nous avons d’ailleurs tenu un point de presse jeudi dernier, et un autre hier pour annoncer de nouvelles mesures sanitaires, a indiqué son attachée de presse, Marjaurie Côté-Boileau. En parallèle, dans le réseau, ce sont plus de 15 000 travailleurs de la santé qui ont été formés sur toutes les mesures de protection et de contrôle des infections.»
Or, Julie Bouchard déplore également que les nouvelles mesures annoncées jusqu’ici par Québec pour limiter la propagation du virus dans les hôpitaux ne soient pas suffisantes.