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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

Les inacceptables compressions scolaires du gouvernement Legault

Le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, en mars avec des étudiants du primaire, peu de temps avant d’exiger des écoles qu’elles coupent plus d’un demi-milliard $ dans leurs budgets.
Le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, en mars avec des étudiants du primaire, peu de temps avant d’exiger des écoles qu’elles coupent plus d’un demi-milliard $ dans leurs budgets. Photo Stevens LeBlanc
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Michel Girard

2025-06-24T17:19:42Z
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Contrairement à ce qu’il laisse entendre, le gouvernement caquiste de François Legault va dépenser en 2025-2026 moins d’argent dans le réseau des écoles primaires et secondaires qu’en 2024-2025.

Selon les données du Budget de dépenses colligées par l’équipe de la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, le gouvernement caquiste prévoit investir dans ledit réseau de l’éducation en 2025-226 la somme totale de 23,4 G$, soit 175 M$ de moins que lors de l’exercice 2024-2025, qui s’est terminé le 31 mars.

L’épée de Damoclès? Malgré cette réduction importante, le gouvernement Legault vient d’ordonner au réseau scolaire d’éviter tout dépassement budgétaire.

C’est ce qui explique pourquoi le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, force le réseau des écoles primaires et secondaires à effectuer des compressions budgétaires de 567 M$.

C’est sans doute là le minimum de compressions que doivent réaliser les centres de services scolaires. Pensez-y deux petites minutes.

  • Un, le gouvernement réduit en partant le nouveau budget de l’Éducation de 175 M$ pour l’année 2025-2026.
  • Deux, l’inflation de 2,2% (en 2024-25), à elle seule, fait bondir l’ensemble des coûts de 514 M$.
  • Trois, les augmentations de salaire consenties poussent évidement à la hausse les coûts de la rémunération du personnel.

Voilà pourquoi les compressions imposées par le gouvernement au réseau de l’éducation primaire et secondaire pourraient atteindre le milliard de dollars, selon des spécialistes du milieu de l’éducation.

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Gros hasard?

Le montant des compressions de 567 M$ correspond, comme par hasard, à l’augmentation des dépenses de rémunération de 569 M$ que le ministre des Finances Eric Girard a consentie au ministère de l’Éducation dans le cadre de son Budget 2025-2026.

Cette hausse, mentionne-t-on dans le Budget de dépenses, s’explique principalement par l’effet combiné des ajustements salariaux, des mesures sectorielles découlant des dernières conventions collectives, de la révision des coûts des régimes de retraite, de l’impact des clientèles sur les réseaux de l’éducation et de la mise en œuvre de mesures d’optimisation.

Baisses significatives

Lorsqu’on exclut les investissements en infrastructures du budget de dépenses du ministère de l’Éducation, on constate que le gouvernement Legault va dépenser 19,8 G$ en 2025-2026, soit nettement moins qu’en 2022-2023 et qu’en 2023-2024.

Selon les chiffres publiés par le Conseil du trésor, le gouvernement Legault avait dépensé 22,3 milliards en 2022-2023 et 21,7 milliards en 2023-2024.

À noter qu’en 2024-2025, Québec a également consacré 19,8 G$ à l’Éducation.

MAUVAISE DÉCISION

Respecter et financer les hausses salariales accordées au personnel du réseau de l’éducation en coupant dans les services aux élèves, fallait y penser!

C’est très décevant et carrément contraire à l’engagement pris par François Legault lors du discours d’ouverture de la première session de la 43e législature, le 30 novembre 2022.

Je le cite: «La priorité des priorités, ça doit rester l’éducation.»

Son objectif? «Que 90% des jeunes obtiennent un premier diplôme ou une première qualification au secondaire d’ici 2030.»

Chose certaine, ce n’est pas en coupant plus d’un demi-milliard de dollars dans les services scolaires que le gouvernement Legault va mieux remplir sa mission éducative et aider les jeunes qui ont de la difficulté à réussir.

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