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L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

Les impôts moins élevés n’y sont pour rien dans les succès des Panthers

Il faut reconnaître les mérites du travail de Bill Zito et de Paul Maurice

Photo Getty Images via AFP
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Photo portrait de Marc de Foy

Marc de Foy

2025-06-18T23:00:00Z
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Gagner une coupe Stanley, de nos jours, est déjà un exploit. Remporter la coupe deux années d’affilée tient du prodige. Ça n’a rien à voir avec le système fiscal de la Floride, cela dit avec tout le respect que j’ai pour mes collègues Jean-Nicolas Blanchet et Jean-Charles Lajoie.

En cela, je partage l’opinion de Gary Bettman, dont je ne suis pas un fan. Comme le commissaire de la LNH l’a dit dernièrement, l’absence d’un impôt d’État en Floride ne faisait pas l’actualité quand les Panthers et le Lightning de Tampa Bay pataugeaient dans les bas-fonds du classement.

Après le lock-out qui avait saboté l’entière saison 2004-2005, le propriétaire des Bruins de Boston, Jeremy Jacobs, un monsieur qui ne fait pas dans la dentelle, avait déclaré que l’imposition d’un plafond salarial permettrait d’identifier les directeurs généraux compétents.

C’est un ingrédient primordial de la recette gagnante.

Organisation bien rodée

Pour connaître du succès, ça prend des personnes chevronnées à tous les niveaux de votre organisation, du propriétaire au préposé à l’équipement en passant par le président, le directeur général, l’entraîneur et les joueurs.

À ce que je sache, la question fiscale n’a jamais été amenée sur le tapis lorsque le Lightning a remporté la coupe en 2020 et en 2021. On vantait les mérites de Julien BriseBois, de Jon Cooper et de leurs joueurs, dont leur capitaine, Steven Stamkos.

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Qu’a fait Stamkos l’an dernier?

Il a quitté Tampa pour Nashville, où il n’existe pas d’impôt d’État non plus.

Qu’est-il arrivé?

Stamkos et ses coéquipiers, dont Jonathan Marchessault qui s’était joint lui aussi aux Predators à titre de joueur autonome l’année dernière, se sont plantés royalement.

DG de l’année

Le DG des Panthers, Bill Zito, a hérité d’une bonne équipe quand il a succédé à Dale Tallon en 2020. Il en a fait une formation bâtie pour résister aux exigences des séries éliminatoires. Pas en garrochant son argent sur le marché des joueurs autonomes, mais en négociant pour obtenir des joueurs qu’il estimait robustes et talentueux.

Il n’a eu qu’à verser un salaire d’un million par année pour deux ans à Carter Verhaeghe pour l’embaucher à titre de joueur autonome. Verhaeghe, dont la carrière tournait en rond à Tampa, est tout de suite devenu un rouage important des Panthers.

À sa deuxième année au poste de DG, Zito est allé chercher Sam Reinhart et Sam Bennett. Reinhart faisait bien avec les Sabres de Buffalo, mais il s’est élevé au rang de vedette en Floride. Bennett était un joueur bien ordinaire avec les Flames de Calgary. Avec les Panthers, il s’est transformé en un joueur féroce que ses adversaires ne veulent pas croiser sur leur chemin.

En prime, il est devenu bon marqueur. Ses 15 buts dans les séries en ont fait le lauréat du trophée Conn-Smythe.

À sa troisième année, Zito a frappé un grand coup en échangeant Jonathan Huberdeau, qui venait de connaître sa saison la plus productive, et MacKenzie Weegar aux Flames de Calgary en retour de Matthew Tkachuk.

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Bon, Tkachuk voulait sortir de Calgary, mais il aurait pu se retrouver ailleurs qu’en Floride. Cette année, avant l’heure de tombée des transactions en mars, Zito a négocié pour mettre la main sur Seth Jones et Brad Marchand.

Du travail bien fait

Ces joueurs se sont retrouvés sous la direction de l’habile Paul Maurice, à qui Zito a confié les guides de l’équipe en 2022. C’est ce qu’on appelle du bon travail. Il faut reconnaître les mérites des deux hommes. En trois saisons, les Panthers se sont rendus en finale trois fois.

Pourraient-ils réussir un triplé l’an prochain?

C’est possible.

Il faudra voir si Aaron Ekblad, Bennett et Marchand, qui seront admissibles à l’autonomie complète le 1er juillet, resteront. C’est sûr que l’aspect fiscal est invitant, mais je ne connais pas de joueurs qui ne veulent pas gagner.

Pendant ce temps à Edmonton

Les Oilers d’Edmonton ne se sont pas inclinés une deuxième année de suite devant les Panthers parce que leurs joueurs sont plus taxés. C’est leur manque de profondeur qui a causé leur perte. Zach Hyman aurait été en mesure de jouer que les résultats auraient été les mêmes en raison de la faiblesse de leurs gardiens.

Stuart Skinner et Calvin Pickard ne sont pas Grant Fuhr, de qui Wayne Gretzky disait qu’il effectuait toujours les gros arrêts quand les Oilers de son époque remportaient des matchs à haut pointage.

Le DG des Oilers, Stan Bowman, devra absolument corriger la faiblesse de son équipe devant le filet au cours de l’été. Il lui faudra conclure une transaction importante parce qu’on ne retrouve aucun gardien établi dans la liste des joueurs autonomes.

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