Les Hurricanes: une formation anonyme drôlement bien équilibrée
Ils ont dominé les Capitals au chapitre des mises en échec


Marc de Foy
Les Capitals de Washington, tombeurs du Canadien au premier tour des séries, ont été doux comme des agneaux face aux Hurricanes de la Caroline. Les chiffres montrent qu’ils ont été largement dominés au chapitre des mises en échec. Les Canes en ont totalisé 210 en cinq matchs comparativement à 179 pour les Caps.
Étonnamment, le Canadien avait eu aussi le dessus à ce niveau avec 184 mises en échec contre 160 pour les Capitals.
Surprenant, non?
Mais ça ne change rien aux travaux qui attendent Kent Hughes en prévision de la prochaine saison. Le directeur général du Tricolore devra ajouter du poids à ses effectifs. Il le sait et il l’a dit dans son bilan de saison.
Mais ça ne signifie pas que la culture de l’équipe changera du tout au tout. Le Canadien mise d’abord sur la rapidité et le talent pour se démarquer.
Pas de grands noms
Les succès d’une équipe reposent sur un bon équilibre au sein de ses rangs. Les Hurricanes sont un bel exemple. Or, c’est une équipe qui, ses partisans mis à part, n’excite pas grand monde à l’extérieur des pâturages verdoyants de Raleigh.
Après avoir vu ses troupiers sortir les Capitals des séries, jeudi soir, leur entraîneur, Rod Brind’Amour, a souligné que son équipe ne compte pas de super vedettes telles que Connor McDavid, Sidney Crosby ou Ovechkin.
Le meilleur pointeur des Hurricanes en saison régulière, Sebastian Aho, a terminé au 36e rang dans la Ligue nationale avec 74 points (29-45) en 79 rencontres.
Les Hurricanes ont échangé, pensez-y, Martin Necas et Mikko Rantanen, qu’ils avaient obtenu de l’Avalanche du Colorado en retour de Necas. Tous les clubs aimeraient miser sur ces deux joueurs, mais les Hurricanes s’accommodent très bien de leur formation anonyme.
Leur deuxième marqueur en saison régulière a été Seth Jarvis, qui a amassé 67 points en 73 matchs. Aucun autre attaquant de l’équipe n’a obtenu plus que 50 points.
À la défense, Jaccob Slavin, Brent Burns et Dmitry Orlov apportent une présence rassurance aux gardiens.
Le vétéran gardien Frederik Andersen joue comme un dieu depuis le début des séries. Sa moyenne de 1,37 but accordé et sa moyenne d’efficacité de ,937 le placent loin devant ses compétiteurs.
Brind’Amour du même moule que St-Louis
Enfin, on ne peut parler des succès des Hurricanes sans vanter le travail de leur entraîneur. Comme Martin St-Louis, Brind’Amour dirige avec la même passion qui le caractérisait comme joueur. Il parle souvent avec les yeux exorbités dans ses points de presse d’après-match.
Il n’y a pas de zone grise avec lui, il donne l’heure juste en tout temps.
Je revois le regretté «Prof» Caron, qui était directeur général des Blues de St. Louis lorsque cette formation avait réclamé Brind’Amour au neuvième rang du repêchage de 1988, qui se tenait au Forum.
Le jeune homme venait de se taper une saison de 63 points en 42 matchs avec les Spartans de l’Université de Michigan State. Le «Prof» était fier de son coup.
«Vous allez voir, les p’tits gars, avait-il lancé aux journalistes québécois, ce Brind’Amour a du chien!»
Comme le «Prof» avait réponse à tout, un journaliste lui avait demandé avec humour comment les partisans arriveraient à prononcer le nom Brind’Amour.
«Pas de problème, on va l’appeler Little Bit Of Love!» s’était exclamé l’homme, qui se prénommait Ronald.
Le «Prof» serait sûrement fier de voir le travail que son poulain accomplit à la barre des Hurricanes.