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L'article provient de TVA Nouvelles

Les hôpitaux de l'Estrie débordés

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Jean-François Desbiens | TVA Nouvelles

2022-11-01T21:48:59Z
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En Estrie, la situation des hôpitaux est préoccupante alors que le taux d’occupation moyen oscille aux alentours de 120 % dans les urgences de la région.

Une situation moins critique que celle dénoncée dans les hôpitaux de Montréal, mais l’équilibre y demeure fragile, a insisté le chef du département de médecine générale au CIUSSS de l'Estrie – CHUS, le Dr Benoit Heppell.

«Ce sont des conditions précaires dans lesquelles on se retrouve. Si je vous dis que vous pouvez rouler à 160 km/h, en tout temps, avec un petit verre dans le nez, en textant et qu’il n’y a aucun risque, allez-vous me croire ? La réponse est la même quand on roule à 160 % d’occupation dans les urgences», a mentionné le médecin.

D'après le ministère de la Santé, environ 50 % des patients qui consultent à l'urgence ne devraient pas s’y trouver. Le système n'est pas en mesure de les accueillir au bon endroit.

Ainsi, dans sa lettre ouverte, le Regroupement des chefs d'urgence du Québec a déploré qu'on sacrifie leur «mission primaire», soit celle de «traiter en temps opportun les personnes dont la condition est instable», a-t-on-précisé.

«La culture organisationnelle considère l'utilisation du service d'urgence comme la solution courante aux problèmes de débordement et de pénurie des autres services», a mentionné le regroupement.

Cette situation constitue un bris de sécurité pour la population. «Elle entraîne une souffrance morale et une détresse chez nos équipes d'urgence, en plus de procurer un sentiment d'impuissance généralisé», a résumé la cheffe du département de médecine d'urgence au CIUSSS de l'Estrie, Marie-Maud Couture.

Des propos qu'a endossé la présidente par intérim de la FIQ-SPSCE, Stéphanie Goulet. «On fonctionne souvent à 60 % des effectifs parce que des infirmières sont en arrêt de travail ou ont quitté pour travailler ailleurs en raison de la surcharge de travail aux urgences. Ça met réellement en péril les soins qu’on prodigue aux patients», a résumé Mme Goulet.

L'instabilité chez les gestionnaires des urgences et un taux d'absentéisme élevé chez le personnel qualifié sont des facteurs qui menacent la qualité des soins.

En milieu de journée, l'urgence de l'hôpital Fleurimont a compté 34 patients sur civière sur une capacité de 28 et 12 personnes étaient en attente d'une hospitalisation.

À l'Hôtel-Dieu, 36 des 44 civières étaient occupées et 14 de ces personnes ont attendu un lit aux étages.

Dans les hôpitaux de Magog, Cowansville et Granby, on dénombrait 57 patients sur civière et 25 attendaient une hospitalisation.

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