Les hommes ne sont pas tous des salauds!

Sophie Durocher
Enfin, enfin, enfin! Quand j’ai lu que Maripier Morin s’inquiétait pour les hommes et qu’elle déplorait le fait que «l’homme, en général, est devenu l’ennemi à abattre», je me suis réjouie: enfin, des femmes prennent la parole en public au Québec pour défendre l’autre 50% de l’humanité.
À force de toujours parler en mal des hommes, certains pans du mouvement féministe ont en effet monté les hommes et les femmes les uns contre les autres. Au lieu de se donner la main pour construire un monde plus égalitaire, les hommes et les femmes sont engagés dans une guerre des sexes. La guerre, la guerre, c’est pas une raison pour se faire du mal!
AIMER LES HOMMES
«Les hommes ne vont pas bien. Il faut en prendre soin», a dit Maripier Morin en entrevue avec Isabelle Perron à QUB.
«Je pense que l’homme, en général, a besoin d’une oreille attentive. Il faut être attentif aux petits signaux, le malheur ne paraît pas nécessairement dans le visage des gens.»
Ce sont des propos pleins de bon sens, il n’y a là rien de révolutionnaire. Mais tenir de tels propos en 2025, c’est aller complètement à contre-courant! Voyons donc, en 2025, quand une femme parle des hommes, c’est forcément pour se plaindre de l’oppression du patriarcat! Pour faire des amalgames entre le comportement d’UN homme et celui de TOUS les hommes!
Et quand un homme parle des hommes, c’est pour dire à quel point il a honte d’être un homme et pour s’excuser de faire partie de ce groupe horriblement toxique et s’autoflageller en promettant de se déconstruire pour devenir meilleur.
Mais là où Maripier Morin a carrément franchi une limite indépassable pour certaines néoféministes, c’est quand elle a déclaré: «Je pense qu’il faut arrêter de penser que c’est tous des trous de cul. Il y en a, des hommes, qui font des choses aberrantes et graves, et il faut que ces gens-là payent pour leurs actes.»
C’est un simple rappel qu’une pomme pourrie ne signifie pas que le verger au complet doit être décimé. Maripier Morin a tout à fait raison.
C’est quand même bizarre parce que les mêmes personnes qui nous disent que le sexe n’est pas binaire clament sur tous les toits que «mâle» égale «danger et mensonge», alors que «femelle» égale «innocence et vérité». Voilà pourtant une vision assez binaire de la vie, non?
MINOU VS PITOU
Il y a cinq ans, dans une chronique du Journal, je vous avais parlé de ce livre de la néoféministe française Pauline Harmange intitulé Moi, les hommes, je les déteste.
«Détester les hommes, en tant que groupe social et souvent en tant qu’individus aussi, m’apporte beaucoup de joie», écrivait-elle dans ce livre publié par le Seuil, et non par un éditeur obscur.
He bien, savez-vous quel est le titre du nouveau livre de Marie-Sissi Labrèche, publié chez Québec Amérique, maintenant sorti en librairie? Ça s’intitule Ne pas aimer les hommes.
Imaginez-vous un seul instant un homme, au Québec, en 2025, écrire un livre qui porterait le titre-choc Ne pas aimer les femmes au sujet de sa relation d’amour-haine avec la gent féminine?
Personne ne le publierait.