Les hommages continuent de pleuvoir pour Eugenie Bouchard
Mylène Richard
Eugenie Bouchard a fait jaser d’elle au cours de sa carrière autant pour ses résultats sur les courts que pour ses choix à l’extérieur du terrain, toutefois, les critiques ont laissé place aux hommages cette semaine.
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«J’ai l’impression que depuis qu’elle a fait l’annonce que le tournoi de Montréal serait son dernier, on parle un petit peu plus de l’impact qu’elle a eu sur le tennis canadien», a observé la directrice de l’Omnium Banque Nationale de Montréal, Valérie Tétreault.
En raison notamment de sa chute au classement, de ses apparitions publiques et de ses photos sur les réseaux sociaux, les gens ont rapidement, à tort ou à raison, oublié qu’elle a été la première Canadienne (homme et femme confondus) à participer à une finale d’un Grand Chelem en simple, à Wimbledon, en 2014.
«Ce n’est pas rien!» a convenu Tétreault.
«C’est la preuve qu’elle a ouvert la voie à d’autres athlètes qui ont suivi», a poursuivi l’ancienne joueuse professionnelle.

«Ça faisait longtemps»
Lundi soir, sur un central suspendu au jeu d’Eugenie, elle a signé une victoire en trois manches face à la Colombienne Emiliana Arango, 82e mondiale, dans ce qui aurait pu être son dernier match de tennis professionnel à vie.
Une performance qui en a surpris plusieurs après deux ans sans trop jouer, troquant la raquette de tennis pour celle de pickleball.

Mais pas Aleksandra Wozniak. L’ex-21e joueuse de la WTA s’attendait à ce que «Genie» se présente dans une forme splendide et avec un niveau de jeu à la hauteur des attentes.
«J’étais vraiment contente. Ça faisait longtemps que je n’avais pas vu Eugenie performer aussi bien. Je lui souhaite de continuer sur cette lancée [face à Belinda Bencic, 17e favorite, mercredi soir] et d’aller loin dans le tournoi parce que la foule, l’énergie qu’on reçoit quand on joue à la maison, ça ne se compare à rien», a confirmé Wozniak, rencontrée sur le site de la compétition en compagnie de jeunes de son académie de tennis.

Selon ses termes
La Québécoise de 37 ans sait de quoi elle parle. En 2012, elle a enflammé le stade du parc Jarry en se hissant en quarts de finale.
Quelques années plus tard, Wozniak a été contrainte d’accrocher sa raquette à cause d’un corps meurtri. Elle avait 31 ans, comme Eugenie. Mais contrairement à l’ancienne top 5, elle n’a pas disputé un tournoi d’adieu dans sa ville natale.
En choisissant de prendre sa retraite selon ses termes, Bouchard a pu se payer un «party» et non des «funérailles», comme elle l’a souhaité en conférence de presse avant l’événement.

Émotif
Et il n’y a pas que les amateurs qui ont suivi avec attention son match de lundi. Des joueuses, dont Rebecca Marino, ne l’ont pas manqué.
«C’était incroyable de la voir compétitionner et gagner une autre fois devant ses partisans, toute sa famille et ses amis», a mentionné la Britanno-Colombienne de 34 ans.
«Je pense que les gens ont été émus en la regardant, parce qu’elle a eu une si belle carrière. C’était très spécial. Je ne crois pas qu’elle oubliera cette soirée, pas plus que plusieurs d’entre nous», a ajouté Marino.
«Ça montre que c’est ce qu’elle créait, cette envie de la suivre, de suivre ses résultats. À elle seule, elle a réussi à faire grandir la popularité de notre sport», a bien résumé Tétreault.
– Avec la collaboration de Jessica Lapinski