Les hauts et les bas du Québec inc. en 2020
Sylvain Larocque | Journal de Montréal
La pandémie n’a pas empêché les entreprises québécoises de continuer à brasser des affaires. Voici ce qui a retenu notre attention en 2020.
Entrées en Bourse
Quatre entreprises font le saut

On n’avait pas vu ça depuis longtemps : au moins quatre entreprises québécoises sont entrées en Bourse cette année. La biotech Repare Therapeutics a ouvert le bal en juin, récoltant 253 millions de dollars américains avec son inscription au NASDAQ. Nuvei a suivi en septembre, recueillant plus de 700 millions $ à la Bourse de Toronto. La firme de paiement en ligne vaut déjà plus de 10 milliards de dollars. Puis, ces dernières semaines, ce fut au tour du fabricant de boissons énergisantes Guru et de la techno Haivision de bondir fortement lors de leurs premières séances boursières.
Cogeco courtisée
La famille Audet dit non

Les géants Rogers de Toronto et Altice d’Europe ont surpris tout le monde, au début septembre, en offrant d’acheter Cogeco pour plus de 10 milliards $. La famille Audet, qui contrôle l’entreprise de télécommunications depuis sa fondation, en 1957, a rejeté la proposition du revers de la main, tenant à rester aux commandes du fleuron québécois. Au passage, Louis Audet et son clan ont refusé la somme colossale de 900 millions $, soit la valeur attribuée à leurs actions de Cogeco.
Changements de garde
Deux nouveaux grands patrons

Le 11 mars, le jour même où l’Organisation mondiale de la santé qualifiait la COVID-19 de pandémie, Bombardier a mis à la porte Alain Bellemare, qui était PDG depuis cinq ans. Éric Martel, un ancien cadre de l’entreprise devenu grand patron d’Hydro-Québec, lui a succédé. À l’automne, c’est la Banque Laurentienne qui a effectué un changement de la garde : le PDG François Desjardins a été remplacé par Rania Llewellyn, une Torontoise qui ne parle pas (encore) français.
Gagnants de la pandémie
Leurs ventes ont explosé

Quelques entreprises ont vu leurs ventes et leurs profits bondir avec la pandémie. On pense bien sûr à Metro, qui a vu ses supermarchés et ses pharmacies Jean Coutu pris d’assaut par les Québécois. Même scénario pour Dollarama, dont les magasins ont été jugés essentiels par les gouvernements au Canada. De son côté, Marché Goodfood a vu bondir ses commandes de repas à cuisiner, tandis que Bombardier Produits récréatifs (BRP) a profité d’un engouement soudain pour les loisirs motorisés.
Alliances
Des organisations s’unissent

En février, Hydro-Québec a abandonné son ambition d’investir à l’étranger. La société d’État a plutôt choisi d’injecter près de 1,2 milliard de dollars dans le producteur d’électricité québécois Innergex, lequel se chargera de développer des projets à l’extérieur du Canada. Pour leur part, les assureurs SSQ et La Capitale ont uni leurs destinées sous un nouveau nom, Beneva.
Acquisitions
De grosses emplettes

Malgré la crise, plusieurs entreprises d’ici ont annoncé des acquisitions. Alimentation Couche-Tard a finalement pris pied en Asie en tant que propriétaire. La multinationale québécoise a mis la main sur une chaîne de Hong Kong pour 470 millions $. CAE a déboursé près de 200 millions $ pour trois acquisitions. WSP Global achètera l’Ontarienne Golder pour 1,5 milliard de dollars. En revanche, Dorel a accepté l’offre d’achat présentée par l’américaine Cerberus, tandis qu’Air Canada a fortement révisé à la baisse son offre pour Transat.