«Les gens ont le moral à terre»: la pire inondation depuis des décennies à Drummondville
Pas moins de 300 bâtiments ont été évacués et les pompiers ont dû extirper une quarantaine de personnes par bateau
Olivier Faucher et Clara Loiseau
Des centaines de personnes ont dû être évacuées, dont plusieurs par bateau, à Drummondville, qui connaît sa pire inondation depuis des décennies, selon sa mairesse.
«Je suis épuisé. C’est de voir tout l’ouvrage que ça va donner. Il va falloir qu’on ramasse», lance au bout du fil Daniel Pelletier, conseiller municipal de Drummondville qui vit en bordure de la rivière Saint-François.
Il a été réveillé par les sirènes des pompiers lundi matin, lorsque le cours d’eau est sorti de son lit, et fait partie de la quarantaine de personnes prises au piège par l’eau qui ont dû être extirpées en bateau par les pompiers.

Au même moment, la Ville de Drummondville ordonnait l’évacuation des 300 bâtiments situés en zone inondable, principalement dans le secteur du boulevard Allard dans l’est de la ville.
«L’eau est montée vraiment vite, le débit de l’eau était vraiment élevé. Il y a plein de routes inondées autour de Saint-François-du-Lac, à Pierreville, à Notre-Dame», a expliqué Johny Pineault, un résident de Saint-François-du-Lac, qui a observé la montée des eaux.

Plusieurs régions du Québec, dont la Beauce et le Centre-du-Québec, sont aux prises avec les crues printanières depuis dimanche. Les records de chaleur, la fin de semaine dernière, ont fait rapidement fondre les importantes quantités de neige tombées notamment en février.
Sous-sol et voitures sinistrés
Si la maison où vit Daniel Pelletier a été épargnée, les locataires situées dans la maison adjacente, dont il est aussi propriétaire, n’ont pas eu la même chance.
«Il y avait quatre pieds dans le sous-sol. On a vidé l’eau avec une pompe. On a sorti le stock, on l’a mis sous un abri d’auto. Demain, avec mon tracteur, je vais mettre ça dans les conteneurs fournis par la Ville.»
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L’élu de Drummondville rapporte aussi que ses deux voitures ont pris l’eau et sont des pertes totales.
Des images aériennes du secteur où vit M. Pelletier montrent de nombreuses maisons inondées et entourées d’importants blocs de glace provenant de la rivière.
«Les gens ont le moral à terre. Ils sont découragés. Il faut regarder en avant et s’entraider», poursuit-il.

La pire depuis au moins 20 ans
Stéphanie Lacoste, mairesse de Drummondville, affirme que sa municipalité n’a pas connu de telles inondations depuis au moins les crues de 2003. La ville avait aussi connu un épisode comparable en 1989, ajoute-t-elle.
La Ville a finalement annoncé la levée de l’avis d’évacuation des zones inondables lundi soir, bien qu’elle demeure «en état d’alerte».
«La situation hydrologique s’améliore grâce à la baisse des niveaux d’eau à Drummondville ainsi qu’à la baisse des débits de l’eau en amont de la ville. Les citoyennes et citoyens concernés peuvent donc progressivement réintégrer leur domicile en toute sécurité. Le centre de services aux sinistrés est désormais fermé», indique la Municipalité.
Vers 17h, le débit de la rivière atteignait toujours 1500 mètres cubes par seconde, alors que sa moyenne n’est que de 250 mètres cubes par seconde.
• Écoutez aussi cet épisode balado tiré de l'émission de Mario Dumont, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :
Du côté de Beauceville, une inondation forçant plusieurs évacuations a mis à rude épreuve le moral des citoyens et des commerçants qui ont confié au Journal vouloir être relogés puisqu’ils avaient vécu un épisode similaire il y a six ans.
Puis, dans le secteur de Nicolet, près de 13 000 citoyens étaient privés d’eau potable lundi après que le centre de filtration eut été inondé.
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